Les films à sketchs, franchement, c’est rarement une bonne idée, mais ici, je suis obligé de reconnaître que le projet fonctionne plutôt bien.
C’est un peu comme si on se refaisait les dix commandements en sept petites histoires, avec un diable en fil rouge et un Michel Simon jurant comme jamais à l’introduction et à la conclusion…
Alors, bien sûr, le ton des épisodes varie souvent, allant du franchement comique au plus tragique en passant par le simplement émouvant, mais ça garde une très belle tenue d’ensemble, faut dire que Duvivier y est plutôt à l’aise et qu’il a su s’entoure de dialoguistes de premier plan. Pensez-donc : Barjavel, Audiard et Jeanson, difficile de trouver mieux…
Avec ça, une brochette avec tous les grands acteurs de l’époque : Fernandel, De Funès, Ventura, Aznavour, Brialy, Delon, Noël Roquevert, Jean Carmet, Danielle Darrieux, Gaston Modot, Mel Ferrer, Maurice Biraud, Micheline Presle, Françoise Arnoult, Marcel Dalio, Claude Piéplu et j’en oublie quelques-uns, tous meilleurs les uns que les autres (sauf Delon qui ne saura décidément jamais jouer mais qui compense ça comme il peut par le physique…).
Ce n’est bien entendu pas toujours d’une moralité à conseiller dans les patronages, mais il y a de véritables petits bijoux là-dedans, un braquage hilarant, des histoires de famille touchantes, des sacrifices bouleversants, un Dieu improbable, des tables mises pour la soupe du soir et tous les plaisirs habituels que les vices savent parfois entraîner comme jamais les vertus ne le feront…