Une mise en scène dans le plus pur classicisme, certes, mais une histoire bouleversante, celle du sauvetage d'un homme en détresse confronté depuis son plus jeune âge à la douleur d'être bègue: une enfance à la dure, face à l'exigence légitime d'un père et surtout d'un souverain, le roi George V ne tolérant aucune faiblesse pour ses fils : les genoux cagneux ça se redresse, la sensibilité excessive ça se soigne !
Albert dit Bertie l'apprendra à ses dépens, ayant perdu toute confiance en lui et affecté d'un énorme complexe d'infériorité.
Colin Firth s'est emparé du rôle avec une merveilleuse sincérité et l'on suit, haletants, le parcours de celui qui suite à l'abdication par amour, de son frère, le brillant et léger Edouard VIII, va devoir vaincre ses peurs et son handicap pour devenir Roi et prononcer sans bégayer le discours tant attendu : convaincre le peuple anglais de déclarer la guerre à Hitler.
Le portrait de deux hommes, deux personnalités que tout oppose en apparence, voilà qui constitue la plus grande réussite du film : Lionel Logue, thérapeute australien anti-conformiste, Geoffrey Rush absolument éblouissant dans ce personnage que rien ne rebute, mais surtout formidablement humain, va prendre ce futur roi à bras le corps et peu à peu lui redonner confiance, véritable chef d'orchestre aidant le souverain à accoucher de ce discours et le dirigeant avec patience et dextérité.
Un moment d'émotion très fort : superbe film et bel hommage rendu au père de l'actuelle Reine Elizabeth.