Fanny Ardant me donne toujours l'impression de vouloir se faire une place dans le cinéma du monde de force, sans forcément en connaître ni en respecter les tenants et aboutissants. Ce qui m'agace encore plus, c'est qu'elle a de bons instincts.
Le casting est mal fichu, trop contrasté entre le duo Depardieu-Seigner et le reste des acteurs : sinon des figurants, au moins des semi-potiches ne sachant pas quoi faire de leurs textes, lesquels sont ramassés comme des feuilles mortes dans la cour de la Comédie Française et dotés d'une diction située dans un flou entre Molière et le parler informel à Paname (deux choix tout aussi éloignés l'un que l'autre de l'idée de transcrire l'ambiance de la demeure d'apparat de Staline).
Bref, Le Divan de Staline est très parisien et ne se prend pas pour rien, ce qui le fait passer à côté d'énormément de point essentiels. À part ses tics encombrants et cette douce arrogance très ardantesque, c'est pourtant un film bien mis en scène et filmé avec un goût étrange, mais qui est bien là. C'est une sorte de La Chute à la française sur Staline, un peu vide mais suffisamment réfléchi pour ne pas frustrer. Mais l'artiste, comme souvent, donne l'impression cuisante de ne pas respecter son propre travail, comme s'il obéissait à une mode connue d'elle seule. Il y perd tout son charme.
→ Quantième Art