Fresque célèbre
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La lumière s'éteint.
Le silence se fait.
Puis la musique de Maurice Jarre envahit littéralement la salle.
Plongé dans le noir, on ressent déjà le souffle épique, la puissance universelle de ce récit indémodable.
Un frisson me parcourt le dos.
Ca s'annonce sublime.
3h30 plus tard (car entracte de quelques minutes au milieu, tout de même) les lumière se rallument.
Ce fut puissant.
Il souffle dans ce film un vent puissant.
Celui d'une musique, dont on ne dira jamais assez la perfection, emportant tout sur elle, entre chants de l'armée rouge angoissants, guitares tremblotantes, et airs cultes.
Celui d'un film majeur, à la fois chef d'oeuvre de l'histoire du cinéma, fresque importante qu'il s'agit à tous de découvrir.
Car il y a quelque chose d'une romance qui s'établit entre le film et le spectateur. Si le film ne m'a pas bouleversé, j'en suis tombé en quelques sortes amoureux ; le talent des comédiens y est pour beaucoup (Omar Sharif, troublant en bel homme en apparence fidèle et courageux, Géraldine Chaplin, discrète en épouse pas si naïve, et Julie Christie, dont la beauté traversera le récit dans son entier). Mais aussi la force de la caméra de David Lean qui, avec une simplicité toujours efficace, fait pourtant des miracles.
Enfin celui d'un récit magnifique, d'une double romance sur fond sombre mais épique de révolution rouge en Russie. Transcendé par la majesté des paysages sibériens, autant que par celle du centre ville de Moscou, le film est une pépite de reconstitution historique.
Car derrière ce récit déchirant on sent toute la verve politique et la douleur d'un écrivain censuré, Boris Pasternak dont on voit sous nos yeux l'adaptation de l'oeuvre de sa vie.
Le Docteur Jivago peut en apparence sembler lourd, indigeste et ennuyeux.
C'est pourtant une fresque importante et nécessaire.
Un immense moment de cinéma qui donne encore des frissons à ceux qui en eut l'expérience.
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Créée
le 25 oct. 2015
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