C'était peut-être le film avec lequel j'étais le moins enthousiaste avant de m'asseoir dans la salle du Max Linder. Heureusement pour moi, ces inquiétudes ont été vites dissipées.
Dès les premières séquences, il est impossible de ne pas être frappé par les qualités visuelles du film. Comme souvent, les décors jouent un rôle important. La maison, quasiment un personnage à part entière, à ce double rôle de cocon-prison. Toute l'ambivalence du lieu est soulignée grâce au travail remarquable du directeur de la photographie. Tantôt sublime, tantôt inquiétante, les teintes lumineuse arbore un joli clair-obscur rappelant les peintures des maîtres italiens. D'ailleurs, il est très difficile de situer le film à une époque précise tant les signes présents restent confus.
Le film est porté par la mystérieuse Francesca Cavallin qui alterne à merveille entre les registres à l'image de son personnage. Le reste de la distribution est également à la hauteur, spécialement les deux enfants.
Tout comme l'image, un soin particulier a été apporté au design sonore du film. Comme pour renforcer l'isolement, il n'y aucun son qui vient de l'extérieur de la maison. La reprise du célèbre morceau des Pixies au piano, dont les paroles, merveilleusement chanté par la jeune actrice peut faire écho au récit.
Il est rare de voir des films d'horreur italiens de nos jours, et il est encore plus rare de les voir sortir de leur pays (à l'heure où j'écris ces lignes, le film a été acheté en France). En dépit d'une narration un poil longuet et la frustration d'avoir soulevé des questions sans y répondre, Roberto De Feo livre un long-métrage qui se tient bien. Le climax arrivant comme un couperet pour laisser le spectateur méditer sur la notion de liberté.