Au fond du trou.
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De manière quelque peu inattendue, il y a quelque chose à trouver du côté du Parrain, dans Le dossier Maldoror de Fabrice du Welz. Par la famille italienne de Gina, la tout juste épouse de Paul Chartier, jeune gendarme à Charleroi, notamment. Ici, point de mafia, mais la force de la religion et le goût pour la critique virulente. Dans le premier volet du Parrain, le bouquet final met en parallèle le baptême et la tuerie. Ici, c'est l'accouchement de Gina qui fait face à la traque précipitée de Paul. Moins tendre avec son enquêteue que celui à vélo de La nuit du 12 qui tournait en rond littéralement sur son affaire de féminicide, ici le gendarme dézingue tout, sacrifie tout pour faire avancer son enquête, jusqu'à devenir monstrueux. Rien à voir cependant avec les Chants de Maldoror, si ce n'est, à la rigueur, la fièvre qui en émane.
Le film est crade. À l'image de son jeune adjudant qui compte bien faire changer les choses quitte à se mouiller, la mise en scène assume les fioritures, les flous, la boue, les qualités vhs, les cadrages hasardeux, les scènes d'obscurité, les effets lumineux décalés et la bande originale poisseuse. À côté, le scénario est parfaitement ficelé côté enquête, mais surprend en dévoilant ce qui se passe du côté des atrocités pédocriminelles.
Le film transpire le traumatisme d'un pays qui veut en finir avec l'affaire Marc Dutroux, de laquelle le film est inspiré. Dans un registre moins drôle, moins excessif et plus sombre que Les pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse qui voulait rendre compte de la très française affaire Xavier Dupont de Ligonès et osait aussi mettre en scène le criminel, ici, le film est très belge, jusque dans les accents, et aurait parfois la qualité triviale d'un épisode de Strip tease (le coup des sachets de drogue sortis des sacs de frites mayo y fait beaucoup pensé !). En tête d'affiche, Anthony Bajon, ici mi-tendre mi-violent, semble atteindre une maturité prometteuse.
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