Eran Riklis ne refera sans doute jamais un film aussi brillant que le sublime Les citronniers. Mais le reste de sa filmographie étant plutôt d'un bon niveau, le voir réaliser un thriller d'espionnage était l'assurance presque certaine de découvrir autre chose qu'un banal concentré d'action et de suspense. C'est la cas en effet mais sans convaincre vraiment. Temps Mossad sur Le dossier Mona Lina autour de la protection des espions des services secrets israéliens et qui débouche sur un huis clos féminin qui ne tient pas tout à fait ses promesses. Le résultat est en effet mi-figue, mi-raisin, avec un certain respect des codes du film de genre, à savoir une intrigue qui ne cesse de s'embrouiller avec quelques rebondissements distrayants, Et surtout un dialogue censé avoir une haute teneur psychologique entre deux femmes blessées et dont on attend les confidences respectives. A vrai dire, il manque un peu de profondeur à ces portraits aussi rapidement esquissés que leur carrière au service du Mossad. Le visage recouvert de bandages pendant la majeure partie du film, Goldshifteh Farahani ne démérite pas mais laisse la vedette à l'actrice israélienne Neta Riskin qui livre une belle interprétation et donne un vrai souffle de vie à un personnage fragile que le cinéaste aurait pu encore davantage étoffer.