Dans mon cycle cinéma muet, après DW Griffith, Fritz Lang, j'ai découvert un autre réalisateur très connu de cette période : FW Murnau, là aussi avec un de ses films pas les plus connus, puisque Murnau, pour beaucoup, c'est l'auteur de "L'aurore" (1927).
Le récit de "Phantom", long de presque deux heures est jusqu'au boutiste. Il faut bien comprendre que la première et la dernière scène sont liés, entre deux : il s'agit d'un long flash-back qui raconte l'histoire, la déchéance de Lorenz, un brave étudiant (bien que son interprète Alfred Abel avait déjà 42 ans lors du tournage), bientôt victime de l'Amour qui va le faire détourner de son chemin préétabli.
Son histoire va donc de plus en plus loin et on se demande vraiment comment il va pouvoir s’en sortir. Il ne semblait vraiment pas y avoir de retours possibles en arrière : aucun happy-end à l'horizon et pourtant... celui-ci est bouclé en seulement deux minutes (pas plus), trop facilement expédié, après ces presque deux heures de tragédie qui ont finies, je l’avoue, par me lasser.
Je mets seulement 6/10 : parce que c’est passionnant, mais parfois assez lent et encore une fois, le final est trop vite expédié.
L’interprétation outre Alfred Abel de presque toutes les scènes, déchaîné, Lil Dagover est impeccable, Aud Egede-Nissen, beauté norvégienne qui incarne sa sœur est parfaite et Lya de Putti incarnant Veronika et la prostituée en plus d’être magnifique est aussi très talentueuse.
Grete Berger (la tante), Frida Richard (la mère) et Anton Edhotfer (le compagnon de la tante) sont eux aussi irréprochables dans leurs rôles, tous très bien écrits.
Côté mise en scène, Murnau ose à peine quelques expérimentations : quelques surimpressions mais surtout un plan où Lorenz erre en pleine rue, nous voyons les maisons aux alentours se replier presque lui.
Néanmoins, je garde de l'affection pour ce film que j'aimerais peut être plus encore en le revoyant.