Le fantôme de l'opéra version hammer, n'est pas, quelle surprise, une adaptation fidèle du roman. Dévoilant dès le début son monstre d'opérette, le film fait peur pour les mauvaises raisons. Car on voit tout de suite que finalement, ce n'est rien qu'un masque, et on pense avec nostalgie à l'impossible figure de Lon Chaney.
Oui, mais les choses vont s'améliorer, heureusement. Car le fantôme, il porte en fait vraiment un masque, donc tout va bien. L'intrigue change. Pas seulement parce qu'elle est transportée de Paris à Londres, un Londres dont on verra peu, de toute façon. Pourtant, c'est bien dans la ville que cela se passe, et non dans l'opéra. Changement d'envergure, donc. A la plongée dans les sous-sols et souterrains oppressants de l'opéra succède une enquête policière des plus banales. Choix étrange, de prime abord, mais justifié par la trame de l'intrigue qui est plutôt réussie. Je regrette certes ma plongée oppressante et gothique qui ne donnera qu'une petite scène de rien du tout, mais au moins, on me propose quelque chose de neuf, je ne vais quand même pas me plaindre!
D'autant qu'il reste à parler du vrai point fort du film : l'opéra ! Non, non, pas le bâtiment. Le morceau de musique. Et là, croyez-le ou non, ils ont composé un véritable opéra, Joan of arc, dont on voit quelques extraits. Et alors là, quelle apothéose nous réserve l'extrait final ! C'est que cette composition tient magistralement la route, au point qu'on aurait aimé que le film en soit bien plus imprégné.
Alors il est fort possible qu'on passe à côté d'un grand film, à cause d'une durée trop courte : pour ma part, j'aurais rêvé d'une version plus longue, avec plus de cet étonnant opéra, et plus de scènes dans les souterrains (je me répète, peut-être que je suis fétichiste?). Mais en l'état, qu'on ne s'inquiète pas, ce fantôme de l'opéra a de quoi séduire.