Le Festin nu par Audric Milesi
Cronenberg n'est décidément pas un réalisateur comme les autres. Sa filmographie se divise en deux, entre une partie plus commerciale et facile d'accès, réaliste qui comprend des films tels que "A History of Violence" ou "Les Promesses de l'ombre", récemment "Maps to the Stars" ou encore le très célèbre "La Mouche"; et une partie beaucoup plus intimiste, abstraite et complexe. Le Festin Nu entre dans cette deuxième catégorie. Et dans cette catégorie, il y a des films que j'ai pas vraiment aimé comme "Crash" et d'autres que j'ai vraiment apprécié. J'ai aimé, et même beaucoup aimé le Festin Nu, certainement pour son ambiance. Et cette ambiance est construite par tout un tas de facteurs, des personnages décalés et étranges, une bande son entre compositions d'Howard Shore et morceaux de Jazz et surtout des effets spéciaux bluffants et encore une fois extrêmement glauques. Je ne sais pas si le livre est aussi bizarre que le film, ce dont je ne doute pas, mais c'est vraiment une oeuvre à part, déroutante et qui ne cesse de nous questionner. Différentes thèmes y sont traités tels que la création littéraire, la drogue, la solitude (encore une fois), l'homosexualité et sont mélangés de telle sorte que l'on ne sait jamais où se situer entre le fantastique et le réel. Nous sommes dans les divagations psychologiques en même temps que le personnage, et c'est ce qui m'a le plus plu. Ne jamais savoir véritablement quoi penser, mais se laisser porter par l'univers surréaliste du film, mis en scène avec sobriété tout en étant viscéral.
Encore une oeuvre étonnante de la part du cinéaste canadien, et une très bonne surprise de mon point de vue. A voir !