En habile artisan du polar dont il fût l’un des plus dignes artisans du cinéma français, Henri Decoin concocte une série B de bonne facture avec toujours ce souci de doter sa réalisation d’une photographie soignée, et un sens de la narration entrecoupé de quelques idées originales, avec notamment une bagarre à poings nus en tout début du film entre deux des protagonistes, très réaliste et totalement dénuée des bruitages habituelles affiliés à ce genre de scène en tout début du film, qui préfigure la dualité sourde qui habitera les deux personnages principaux du film pour les beaux yeux,... je vous le donne en mille, d'une femme!


Rassemblant un casting très hétéroclite, allant de Raymond Pellegrin en flic infiltré dragueur lorgnant sur les jolis atouts d’une Françoise Fabian très sexy en compagne du gangster très stylé et classieux interprété par Peter van Eyck, l’acteur d’origine néerlandaise vu dans Le Salaire de La Peur de Clouzot, plus quelques tronches incontournables du genre hexagonal, avec en prime Lino Ventura pas encore tête d’affiche dans un rôle secondaire de policier enquêteur, ainsi que l’indéboulonnable Charles Vanel.


A noter que le script de ce film est signé Albert Simonin, écrivain et scénariste fortement inspiré par l’écriture de Georges Simenon dont il se disait très influencé, et qui est entre autre l’auteur du script de Touchez Pas Au Grisbi de Becker et de Mélodie en Sous-sol de Verneuil.


Même si la narration se laisse bercer par une espèce de décontraction généralisée plutôt chatoyante, qui préfigure les futures œuvres d'un Georges Lautner ou d'un Henri Verneuil, il faut avouer que le scénario n’est pas à proprement dit le point fort de ce film, une vague histoire d’enquête sur un trafic d’armes. Les réjouissances sont plutôt à chercher du côté des figures de style et de la touche classieuse des différents protagonistes qui jalonnent continuellement ce film, personne n’en fait des caisses et chacun préfèrent s’adonner à une élégante représentation des atouts propres au genre. Le tout bercé agréablement par une bande-son signée entre autre par Maurice Jarre.

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le 18 mars 2019

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