Procès d’intentions
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Le Fil est un film de procès incisif, précis et prenant.
Son scénario questionne la notion d’intime conviction à travers le personnage incarné par Daniel Auteuil, un avocat qui retourne dans l’arène du pénal pour défendre un homme dont il est persuadé de l’innocence, 15 ans après avoir cessé de prendre des dossiers criminels à la suite de l’acquittement d’un meurtrier récidiviste.
La mise en scène peut s’appuyer sur l’œil aguerri et rigoureux d’Auteuil, qui s’avère d’une grande concision dans sa réalisation qu’il veut sans forfanterie, sans gras. Il construit un récit habile, se dévoilant par petites touches, parsemant les révélations avec retenue et faisant infuser juste ce qu’il faut d’humanité dans ce fait divers sordide. Malgré la conviction de l’avocat et son investissement sans faille, le doute reste en permanence suggéré au spectateur, dont l’opinion vacille au gré des pièces révélées au dossier.
La bande-son, composée principalement de violons, accompagne vigoureusement les nombreux plans serrés sur les visages des personnages, que de très jolies vues aériennes de la région arlésienne viennent entrecouper, comme de petites respirations dans cette affaire étouffante.
Le Fil est aussi l’occasion de voir à l’œuvre un passionnant duo de comédiens composé de Daniel Auteuil et Grégory Gadebois, entouré de seconds rôles convaincants (Alice Belaidi, Gaëtan Roussel, Sidse Babett Knudsen).
Le Fil porte par ailleurs très bien son nom. Si ce fil retrouvé sur la victime est un élément clé du procès, on peut de manière plus imagée affirmer que le spectateur est lui, sur un fil tout du long, incertain sur ce qui s’est déroulé la nuit du meurtre jusqu’au saisissant dénouement de l’affaire.
Auteuil s’est emparé d’un genre, le film de prétoire, avec énergie, talent et (forcément) conviction. Le résultat est très convaincant et nous laisse, de surcroît, et de manière un peu inattendue, sidérés lorsque vient le générique.
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il y a 3 jours
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