Et le prix du pire volet de la saga Chucky revient à… Le Fils de Chucky (2004) ! En effet, ce cinquième opus, réalisé par Don Mancini – qui s’occupera des 6e et 7e film -, est une insulte à l’esprit jouissif des anciens films. Ce qui se veut une parodie cool de comédie horrifique doublée d’une satire sur le milieu hollywoodien vire au ratage complet du fait du scénario foireux et de la réalisation catastrophique. Ainsi, je n’ai pas ressenti de plaisir à le regarder et vais expliquer pourquoi.
Comme le titre l’indique, Chucky et Tiff ont eu un enfant qui a grandi loin d’eux, en tant que mannequin d’un ventriloque, et c’est après les avoir vu à la télévision sur le tournage d’une production hollywoodienne qu’il décide de partir à leur recherche. Premier problème. Glen/Glenda (réf. au film d’Ed Wood) reconnaît ses parents à l’inscription « made in Japan » qu’il a en commun avec Chucky sur le poignet alors que ce détail n’apparaissait pas dans les anciens films et laisse sous-entendre qu’iel serait né.e avec, ce qui est totalement aberrant (au-delà du fait même que des poupées peuvent se reproduire dans cet univers). En plus, si on a bien appris une chose des films précédents, c’est que les poupées Brave Gars sont construites aux Etats-Unis et non au Japon, donc déjà, pour la cohérence, on repassera ! C’est juste un prétexte pourrave pour faire avancer le scénario, qui est très décousu.
D’un côté, on suit Jennifer Tilly dans son propre rôle, qui cherche à décrocher le rôle de la Vierge Marie (comme c’est paradoxal, dis donc !) dans le premier film du rappeur Redman, de l’autre, on a Glen/Glenda qui a retrouvé ses parents et peine à s’habituer à la « tradition familiale », soit tuer et encore tuer, et… on s’en fout.
Il n’y a aucune passion dans la réalisation, la mise en scène est nulle, les dialogues nazes, les personnages fades ! Parfaitement. Glen/Glenda est d’une laideur et sensiblerie chiante. Le running-gag autour de son identité de genre indéterminée s’épuise vite. Tiffany n’a plus le même charme qu’avant et son obsession pour Jennifer Tilly, dépeinte comme une gourdasse, sort de nulle part. Sommes-nous censés comprendre qu’elle en est fan parce que c’est son portrait craché du temps où elle était aussi humaine ? Quant à Chucky, il n’est plus le salopard sans états d’âme qu’on adore détester mais un papa ronchon qui finit par renoncer à ce pourquoi il s’était battu pendant si longtemps, redevenir humain, et autant dire que, par cela, le mythe s’effondre.
En outre, les présences et caméos de célébrités phares de l’époque, de Redman à Britney Spears, en passant par John Waters en paparazzo, n’apportent rien de substantiel et font même has-been. Les multiples références à des films du genre, comme Shining (1981), Psychose (1960), ou même à une réplique de James Dean (1955), sont tout aussi craignos, puis amenées sans finesse. L’humour à la Scary Movie (2000) est moisi.
En somme, Le Fils de Chucky est un comédie dramatique ratée, un gros bordel tout juste distrayant qui vaut à peine 2/10.