Ce deuxième opus se distingue par sa surenchère. Eddie Murphy est encore plus cabotin, ses acolytes encore plus opposés (Billy a développé une passion particulière pour les armes tandis que Taggart joue les vieux sages), le chef Todd est encore plus gueulard, le chef de la police de Los Angeles plus con que le premier, les méchants plus nombreux. Trop caricaturaux, les personnages se révèlent clairement moins intéressants. C’est le vrai point faible de cette suite pourtant très sympathique qui joue à fond la carte de l’excès. Derrière la caméra, Tony Scott profite d’un budget plus conséquent pour casser plus de tôle dans quelques séquences amusantes, notamment celle de la poursuite avec un camion-benne. Pour le reste, il applique ses recettes de « Top gun » avec de nombreux plans avec coucher ou lever de soleil, belles bagnoles rutilantes et filles en maillot de bain qui fleurent vraiment la frime des années 1980.
Si le résultat reste amusant et le divertissement assuré, c’est avant tout grâce au capital sympathie que les personnages ont acquis. Paresseusement exploitée par un scénario qui ne s’embarrasse pas des finesses du premier opus, l’intrigue policière interpelle (les casses minutés par Brigitte Nielsen ont vraiment de la gueule) mais ne va pas au bout de ses intentions. Par ailleurs, le personnage interprété par Jürgen Prochnow n’a pas la même épaisseur que Victor Metland qu’on adore détester dans le premier. Certains personnages secondaires, dont le portrait est souvent survolé, ne servent à rien ou sont abandonnés en cours de route ; Bogomil, sous-exploité, ne sert de prétexte qu’à initier le retour d’Axel Foley à Beverly Hills. Quant à Eddie Murphy, il pousse parfois le bouchon un peu trop loin dans certaines scènes qui ne tournent qu’autour de ses facéties.
Typique des productions d’action matinée d’humour des années 80, Le Flic de Beverly Hills II fonctionne encore bien de nos jours. Il est l’assurance d’un moment vraiment distrayant même si on est loin de la réussite du premier, autrement mieux écrit et plus abouti. L’esthétique très clinquante de Tony Scott a, en outre, tendance à desservir le personnage principal qui paraît ici plus frimeur que cool. C’est dommage de s’éloigner ainsi des personnages originaux mais le plaisir n’en est pas gâché pour autant.