Déception que ce nouveau Simon West. Même si le réalisateur est loin d'avoir collectionné des chefs d'oeuvre, avec en plus très peu de films à son actif, on retiendra quand même ces Ailes de L'enfer qui pouvait se targuer d'un casting impressionnant et de rôles de méchants qui en valaient la peine pour un premier film d'action plutôt réussi. Ici, il dirige Jason Statham et Ben Forster dans un film d'action sec et sans émotions. Si Statham est à l'image de ces rôles de héros burnés Hollywoodien aussi inexpressif qu'un vase en terre cuite, la surprise casting vient de Ben Forster qui donne un peu de relief à cette histoire. Le premier, véritable machine à tuer,
se débarrasse de son seul ami
(Donald Sutherland - 5 minutes de grande classe à l'écran). Entre en scène le second, espèce de gamin sans repères dont le premier va s'occuper, comme pour se racheter. Le scénario tient sur un écran de Nokia 3310 et le véritable très bon moment du film se situe au début de celui-ci, dans le soucis du tueur à masquer sa présence. Parce que niveau discrétion pour ce qui est de la suite, ce n'est pas très glorieux. Ca tire dans tous les sens et malgré ce rythme emmené, on attend simplement l'avancé d'un récit qui se déroule moins vite que notre esprit de déduction. Un des petits plus reste les non-dits des personnages sur la fin
(je sais que c'est toi qui a tué mon père et je sais que tu sais)
et l'on se demande comment tout cela va finir avec l'espoir d'une conclusion un peu moins conventionnelle. Espoir saccagé puisque la fin de l'histoire n'est qu'à l'image de son ensemble, téléphonée et faisant la part belle au héros. Du cinéma d'action déjà vu et revu (et rerevu) avec parfois, quelques rares bonnes idées sur la forme. Placer la tanière du tueur en Louisiane à côté de la Nouvelle Orléans a un certain charme et permet d'exploiter une bande-son blues pas dégueulasse. Malheureusement, on n'est pas à un concert. Un film qui détend (un peu) pour peu qu'on soit clément (beaucoup).