Pour résumer schématiquement mon ressenti devant "The fugitive", je dirais que dans un polar-thriller, je suis plus intéressé par la dimension policière que par l'aspect action-thriller, alors que le film d'Andrew Davis joue complètement la carte inverse.
En effet, l'enquête policière est réduite au minimum syndical, d'ailleurs le spectateur averti des années 2020 n'aura guère de mal à déceler le vrai coupable dès sa première apparition à l'écran.
En revanche, je reconnais volontiers que la dimension thriller est bien gérée, notamment dans les deux premiers tiers du métrage, jalonné de plusieurs séquences spectaculaires (l'accident de bus suivi du déraillement du train, la poursuite dans les égouts et la chute vertigineuse du barrage...).
Le réalisateur Andrew Davis, surtout connu pour ses collaborations avec Steven Seagal, propose une mise en scène efficace, dégageant le charme des "vraies" cascades, encore dénuées de CGI à l'époque. De la belle ouvrage, si l'on excepte les flash-backs au ralenti, hyper datés.
Adaptation d'un célèbre feuilleton américain des années 60, "The fugitive" s'appuie évidemment sur la performance mutique de la star Harrison Ford, auquel Tommy Lee Jones donne la réplique avec flegme et détermination, au point de remporter cette année-là l'Oscar du meilleur second rôle.
Dans l'équipe de marshalls, Joe Pantoliano est celui qui tire le mieux son épingle du jeu. En revanche, la jeune Julianne Moore n'hérite que d'un rôle très secondaire.
Objectivement, le principal reproche que je ferais à "The fugitive", c'est d'être trop long pour ce qu'il a à raconter, surtout avec une introduction aussi rapide (en 10 minutes, le décor est planté, ce qui n'est pas un défaut) et un dénouement à ce point expédié.
Avec une vingtaine de minutes de moins au compteur, j'aurais peut-être attribué un point de plus à cet honorable divertissement. En l'état, je trouve le film assez surestimé.