Le dernier film de Myazaki oscille avec une certaine tendresse entre espoir et désabusement. On y suit l'histoire de Mahito, un jeune enfant de 11 ans, venant tout juste de perdre sa mère suite au bombardement de l'hôpital ou elle se trouvait.
Encore une fois les contrecoups de la guerre mettant fin aux espoirs d'un pays et à l'innocence de ses habitants. C'est cette petite mort, cette surréalité nous ramenant à notre fin inéluctable qui amène la nécessité du merveilleux pour se construire un chemin vers la résilience.
Un processus classique mais que Myazaki embrasse à nouveau avec talent. Dans cette histoire qui verra s’entremêler les dimensions et divers espace temporels on y suivra le parcours de Mahito dans sa doubler quête retrouver sa mère et récupérer sa tante.
Le réalisateur, dès la scène d'introduction et la course de Mahito vers l'hôpital en flamme, nous prépare à notre entrée dans son imaginaire. En effet par le biais d’artifice de mise en scène, Mahito, semble voler au milieu des femmes alors que les corps déformé des gens paniqués l'entoure, pris dans les flammes et dans la distorsion temporelle que peut provoquer un traumatisme aussi grand, sa vivacité ne pourra jamais s'extraire de la réalité et il finira par sombrer dans l'inconscience.
Il s'ensuivra des cauchemars ou sa mère apparaitra semblant maîtriser les flammes avant de s'envoler, et c'est de cet élément onirique que l'histoire va naitre. Alors que l'enfant semble assez cartésien et possédant certains atours de son père, comme cette propension à faire naitre de ses mains des objets utilitaires.
Il va tout de même se résigner à suivre ce héron menteur lui faisant miroiter l'espoir de revoir sa mère qui ne serait pas mort. Ce n'est pas un abandon au songe et au merveilleux mais le simple besoin de s'assurer de la possibilité d'un réel au frontière de l'imaginaire.
C'est dans ce sens qu'il s'éloigne beaucoup de ses héros passés qui s'abandonnaient dans une quête mystique et la corrélation avec le réel se faisait à travers des symbolique forte étreignant dans les bras intangible d'une narrations éthéré la mystique japonaise et un profond humanisme.
Ici la quête se fait au bord du précipice du conscient, le but n'est jamais oublié et même le réel vient s’immiscer, comme si Myazaki nous préparait à la fin d'un cycle, le sien. La mort est profondément ancrée dans cette histoire, celle du roi de cet univers mystique qui cherche à trouver un successeur, celle de cet mère qui par la grâce d'une révolution temporelle sera toujours une enfant maîtresse du feu et une mère comblée parce ce que la vie lui apportera sur une bien trop courte durée.
Finalement la vie ce ne sont que des porte qui nous ramènent toujours à l'endroit que l'on désire si l'on sait laquelle choisir. Le merveilleux n'est qu'une porte qui s'offre à nous si l'on accepte de regarder au delà des évidences, et si cette tour cachant une pierre magique s'effondre, les portes resteront vivante en chacun de nous.