Nous sommes chez Jacques Tourneur : c'est donc intelligent, nuancé et même assez complexe, porté par une réalisation sobre et classique, mais avec ce qu'il faut d'intensité et de sensibilité pour apprécier la finesse de la démarche, la force du propos et la qualité de chaque personnage, principaux comme secondaires, le tout à travers un sujet mal connu en Europe (le portrait et les idéaux d'un gaucho au XIXème siècle en Argentine).
Et si Rory Calhoun n'était pas forcément l'acteur rêvé pour le rôle, celui-ci livre toutefois une prestation très correcte, surtout entourée par la sublime Gene Tierney et le toujours impeccable Richard Boone. Non, décidément, rien à redire : « Le Gaucho » est une nouvelle preuve de l'immense talent de son réalisateur, et ce quel que soit le registre abordé. Excellent.