Initialement John Ford devait diriger “Yellostone Kelly”, mais la production préféra lui confier “The Horse Soldiers” (Les cavaliers) au budget nettement plus conséquent. Le scénario développé par Burt Kennedy doit beaucoup au côté humaniste et anti va-t’en guerre propre au grand maître. Notamment, le commandant excité et bas de plafond rappelant fortement le revanchard et atrabilaire Lieutenant-Colonel Thursday de “Fort Apache” (Le massacre de fort Apache) mais malheureusement le médiocre Rhodes Reason est loin d’offrir la prestance d’Henry Fonda. Gordon Douglas fut donc choisi pour réaliser le film dont le rôle titre devait être tenu par John Wayne, mais ce dernier avait suivi son maître. Il fallait donc trouver une armoire à glace du même gabarit. Douglas venait de diriger un an auparavant Clint Walker dans “Fort Dobs” (Sur la piste des comanches) dont c’était le premier grand rôle au cinéma. Son gabarit (1,98 m) encore plus impressionnant que Wayne et son visage dur et impassible firent parfaitement l’affaire. Toujours côté casting, Andra Martin (Wahleeah) est superbement dirigée et filmée pour rendre crédible le bellicisme des matoux en rut. Dans les seconds rôles Claude Akins (le sergent) est la grande gueule parfaite et John Russel présente un chef indien des plus convaincant, contrairement à Ray Danton (le neveu jaloux du chef, de Kelly, de son assistant et peut-être même des coyotes, allez savoir!) qui semble déguisé dans une panoplie achetée chez Toys R Us. Comme toujours chez Douglas, la topographie n’est pas anecdotique et les paysages grandioses apportent un vrai plus, illustrant un déroulé sans temps mort, ramassé en 91 minutes. Un beau film trop méconnu, même si au vu du résultat de “The Horse Soldiers” nous pouvons regretter la décision des producteurs quant au choix du film pour John Ford.