Second film de la série des Gendarmes, cette suite est d'un très bon niveau, elle était inévitable après l'énorme succès du Gendarme de Saint-Tropez l'année précédente ; en plus, c'est mon préféré de la saga pour diverses raisons.
L'histoire est relativement limitée et sert avant tout de prétexte aux facéties de Cruchot et de sa brigade de bras cassés, on retrouve donc De Funès plus déchaîné que jamais, Galabru toujours aussi drôle, Modo, Grosso, Marin sont les ahuris habituels, et Lefebvre est un peu sacrifié parce que De Funès un peu jaloux de lui à cause de son succès dans les Tontons flingueurs, a fait écourter son rôle, c'est le début d'une stupide et vaine rivalité, j'ignore si ça s'est arrangé plus tard. Les personnages n'ont pas varié, Cruchot fait toujours le mielleux hypocrite face à son adjudant Gerber, et tyrannise ses subalternes, les recettes sont donc les mêmes avec quelques nouveautés.
C'est du comique qui ne fait pas dans la dentelle et qui repose sur des gimmicks établis dans le premier film, souvent amplifiés ici, mais c'est très rigolo car il est difficile de résister à cette équipe de gugusses qui ne se rendent pas compte qu'ils sont parfois ridicules. Mais la bonne idée, c'est le décalage culturel entre les petits Frenchies et les Amerloques qui se traduit par le gigantisme de la ville de New York opposé au côté petite cité touristique de Saint-Tropez. La façon d'intercaler des éléments très américains parmi ce cortège de gendarmes franchouillards est bien exploitée, et en plus on y voit le prestige du paquebot France qui n'avait pas encore été vendu.
Parmi les séquences marquantes, on ne peut oublier la fameuse leçon d'anglais qui reste dans toutes les mémoires, la parodie de West Side Story, et la séance de cuisine avec les Tropèziens faisant cuire leur entrecôte dans leur chambre d'hôtel, ce qui prouve que même à New York, ils gardent leur identité française.
Voila donc de la comédie made in France populaire qui faisait rire de bon coeur et qui était encore de qualité dans cette décennie 60, ce temps est bien loin aujourd'hui quand on voit le niveau des comédies françaises actuelles.