Incontournable dans la filmographie de Louis de Funès, le gendarme Cruchot permet à l'acteur un joli numéro, la seule qualité dont peut se prévaloir le film de Jean Girault.
Placé entre des subordonnés crétins et flemmards, avec lesquels il se montre teigneux et autoritaire, et un chef placide objet de ses viles flagorneries, Louis de Funès joue sur différents registres, que par ailleurs on trouvera mieux exploités plus tard chez Gérard Oury.
Le souvenir bienveillant que je garde du gendarme de Saint-Tropez, qui m'a bien amusé quand j'étais enfant, n'empêche pas que la comédie du duo Girault-Balducci n'est rien moins qu'un nanar sauvé par les trépignements de de Funès. Qu'elle traque inlassablement les nudistes ou qu'elle se trouve mêlée, à la suite de Cruchot,
à un vol de Rembrandt
la brigade de Saint-Tropez est sujette à un humour navrant, prédisposé par la mise en scène et la direction d'acteurs nullissimes de Girault. Si on pouvait s'attendre à une caricature grossière du gendarme, qui plus est méridional, la désinvolture et la bêtise dans lesquelles elle se complait, est rédhibitoire. On reste incrédule devant le peu de soin et d'ambition à concevoir une comédie. Mais, après tout, c'est la loi du nanar.