C'est le branle-bas de combat à la gendarmerie de Saint-Tropez, c'est le jour fatidique, la date tant redoutée où les "envahisseurs" vont inonder de leur présence la petite station si calme d'habitude. Le flot de voitures des touristes impatients de découvrir les joies de la plage et les soirées très animées vont déferler sur les routes environnantes. C'est là que dans son bureau, le regard sombre et l'air solennel, l'adjudant Gerber déclenche son plan de bataille contre les chauffards pressés d'arriver plus vite au bord de la "Grande Bleue".
C'est l'intraitable maréchal des logis-chef Cruchot et sa "fringante" équipe habituelle qui est chargée de cette "périlleuse opération" et justement le brave maréchal des logis-chef est ulcéré par une voiture décapotable conduite par une femme qui passe en flèche sous son nez. C'est là que, plein de rancune de n'avoir pu intercepter l'impétueuse conductrice, notre représentant de la loi, hors de lui, va se lancer à sa poursuite pour la retrouver stationnée devant la gendarmerie. C'est le début d'une belle saison pleine d'imprévus pour la brigade et surtout pour Cruchot...
La période n'est donc pas à la pétanque pour ces fameux gendarmes et notamment pour l'irascible Cruchot toujours à l'affût du moindre "dérapage". Néanmoins le zèle peut, par un merveilleux hasard, s'avérer bénéfique lorsque la "proie" du maréchal des logis-chef s'avère être Josépha, une charmante veuve d'un colonel de gendarmerie séduite par l'extrême confusion de ce pauvre Cruchot harangué par Gerber, son supérieur. Malgré ce coup de foudre salvateur entre "l'épervier" et sa "proie" bien d'autres aventures vont entraîner la brigade de Saint-Tropez dans des situations périlleuses et extra-conjugales pour certains. La fébrilité est d'autant plus de mise que la rivalité se fait sentir. Afin d'obtenir une belle promotion, un examen engageant Gerber coché par son épouse et Cruchot par Josépha et sa fille Nicole se profile. Pendant ce temps, les fidèles gendarmes Merlot, Fougasse, Berlicot et Tricard tentent de remplir leurs fonctions à leurs rythmes sous les sarcasmes incessants de leur maréchal des logis-CHEF, futur marié.
C'est bien entendu Jean Girault qui continue de réaliser le troisième film de cette saga en nous offrant ces nouvelles aventures des plus célèbres gendarmes de France. Ce film fut réalisé en 1968 avec d'énormes difficultés de planning en raison des événements qui mirent le pays en ébullition , mais le résultat n'est pas déplaisant. Je constate cependant que certains films des "Gendarmes" sont trop souvent sous-estimés par les cinéphiles. Pourtant si Jean Girault ne fut pas un réalisateur exceptionnel, il eut le mérite de réunir une partie du gratin comique du moment. Les acteurs s'amusent à cœur joie pour donner vie à ces braves serviteurs de l'État en leur faisant vivre des moments souvent cocasses bien en phase avec une certaine "culture" de l'époque. Il faut remarquer que cette saga fait toujours la joie d'un nombreux public ayant soif de détente et de rire. Il est difficile de dissocier Louis de Funès, Cruchot, et Michel Galabru, Gerber, qui récitent dans leurs registres différents des partitions absolument de haute qualité comique en étoffant les gags qui parsèment les aventures diverses et sulfureuses. Ces deux chef de file sont entourés d'une pléiade de comédiens qui avaient fait leurs preuves lors des deux films précédents.
C'est ainsi que les gendarmes souffre-douleurs de Cruchot: Christian Marin, Merlot, Jean Lefèbvre, Fougasse, Guy Grosso, Berlicot et Michel Modo, Tricard, complètent une équipe de choc dans le domaine du comique populaire. Et puis Geneviève Grad, Nicole, qui continue de poser quelques problèmes à son papa très strict représente fort bien cette jeunesse qui déjà subissait le conflit des générations. C'est la dernière fois que l'actrice apparaît dans cette saga. On a plaisir à voir Claude Gensac, Josépha la dulcinée, réussir à amadouer et à calmer son futur époux. D'autres grands acteurs apparaissent au générique nous offrant ainsi le plaisir de les revoir dans leur domaine de prédilection.
Voilà, j'avais envie d'écrire sur ce film aussi injustement critiqué que le fut Louis de Funès qui enfin se retrouve réhabilité par le petit monde des critiques de cinéma reconnaissant enfin son immense talent créatif dans le domaine de la comédie. La suite des "aventures" était attendue par le public avec impatience, malheureusement les films suivants ne furent pas à la hauteur des trois premiers, loin s'en faut. Il arrive un moment où le talent des acteurs ne peut combler la faiblesse d'une réalisation.
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