Un portrait plutôt intéressant sur certains aspect, portant sur un personnage qui m'était inconnu.
On peut appeler ce Martin Cahill "un personnage" dans la mesure où il met en scène sa vie et s'amuse de sa situation de prolétaire devenu un robin des bois par la force des choses, un expert voleur : parti d'en bas il est très attaché à ses origines sociales et à ses semblables. Il s'amuse de la police de Dublin, et a toujours un coup d'avance. Tout semble trop facile pour lui lors des coups qu'il réalise, d'ailleurs Boorman renforce cette facilité avec une musique jazzy, légère et groovy qui montre un Martin Cahill survolant les situations. Le film veut nous rendre Martin Cahill sympathique, ce qu'il parvient à faire dans une certaine mesure.
A l'image de ses pigeons de cœur, qu'il élève chez lui Martin Cahill est méprisé par les autorités. Le symbole du pigeon est un représentation pertinente vis-à-vis de la situation de Martin Cahill et des gens qu'il représente. Le volatile le plus méprisés du monde est érigé en animal important pour eux.
J'ai du mal à comprendre l'enjeu et l'intérêt d'une utilisation du noir et blanc pour nous dérouler la vie de cet homme, en revanche le rythme du métrage montrant une dynamique qui s'étiole pour Cahill et sa bande est plutôt bon et Brendan Gleeson convaincant. Le personnage de Cahill a un côté anarchiste, qui sait s'adapter à son environnement : il use du droit et de la loi alors qu'il est un hors la loi, il use du marché de l'art complément hors-sol avec des peinture vendues des millions alors qu'il est très détaché de l'art et de la peinture. Cette dimension du personnage m'a particulièrement plu. La relation avec l'inspecteur Ned interprété par Jon Voight est trop détaché, trop lointaine dans le film et ne sert que d'alibi pour avoir un réel intérêt. Les quelques face à face se résume à de courts échanges dans lesquels Martin Cahill vient indirectement lui annoncer le coup qu'il vient de réaliser avec sa bande en parallèle. Selon moi l'inspecteur Ned semble avoir un certain attachement à Martin Cahill et aux gens qu'il représente, d’où la scène d'introduction qui montre une certaine tristesse de l'inspecteur de police face à la mort de Cahill. On sent pas suffisamment l'intensité de cette dualité et de la relation qui les lie au cours du film.
Un biopic dont mon intérêt s'est porté principalement sur le contexte irlandais et les origines sociales de cet homme.