Petit commentaire rapide et peu développé, vu qu’il vient longtemps après le visionnage du film. Wilder est célèbre autant pour ses thrillers que pour ses comédies mais dans les deux cas, ses films révèlent l’époque au-delà du simple divertissement.
Charles Tatum est un journaliste ambitieux et sans scrupules. Au hasard d’un reportage sans intérêt au milieu de nulle-part, accompagné du jeune Herbie, il entend qu’un type est coincé dans une galerie sous terre. Il flaire le bon coup et le futur feuilleton. Or le principe d’un feuilleton est qu’il doit être mis en scène et traîner en longueur.
Le duo du pro et du rookie est une formule pratique dans le sens où elle permet de donner un guide au spectateur qui s’identifiera à l’apprenant et comprendra un milieu qu’il ne connaît pas. Le mentor donnera les ficelles et fera voir les coulisses, ce que ne voit pas le public donc. À la manière de Nightcall, le film de Wilder montre les dérives de la société du spectacle permanent, celui qui met en scène l’info pour en tirer un bénéfice d’audience. Il y a le cynisme du créateur de l’évènement, de son patron qui regarde les ventes, des complices qui saisissent l’opportunité et la fausse naïveté d’un public qui ne recherche qu’une nouvelle histoire et de l’émotion facile. Cette fuite en avant glace le sang et la réflexion n’a pas pris une ride. Le suspens marche bien et l’interprétation solide de Kirk Douglas, tout en force et en énergie, rend la violence de la situation.
En très bref, un film percutant et juste auquel on reprochera peut-être un petit ventre mou avant une conclusion qui n’a pas peur de déplaire.
>>> La scène qu’on retiendra ? L’arrivée des badauds à la curiosité malsaine et l’installation de tout un cirque mercantile autour du lieu du drame.