Film réalisé par Agnès Jaoui en 2000. Il semble que ce soit son premier film.
Que dire de ce film du tandem Jaoui-Bacri ?
Il est correctement réalisé, plutôt bien joué. Ce n'est donc pas de ce côté que je dois justifier mes 3 étoiles.
Le scénario : l'idée est de faire se rencontrer des gens d'horizons différents et de mettre en évidence les écarts ou les problèmes que ça peut poser. Ok mais dans quel but ?
1 - Pour se moquer des gens incultes ? Moi c'est vraiment quelque chose qui ne me fait pas rire : tout le monde n'a pas la chance (ou le goût ...) de faire des études. Et on peut très bien réussir sa vie même en n'ayant pas le goût de la culture.
2 - Pour se moquer de l'intelligentsia ou des gens instruits ? Je ne ris pas non plus car c'est insupportable de voir les gens cracher dans la soupe. De plus l'auto-dérision, si c'est le cas, demande du talent, beaucoup de talent et de la modestie.
3 - Pour montrer que les gens ne peuvent pas se comprendre ? Oui et alors, y-a-t-il besoin de faire un film pour ça, surtout pour rester très général dans le propos ? Et puis que veut-on démontrer ?
Le sens général du film :
1 - Bacri dit à un moment donné (en substance) : "les gens vont au spectacle pour se changer les idées" . Oui et c'est d'ailleurs bien mon cas. Honnêtement je ne vais pas au cinéma pour voir des gens ordinaires exposer leurs problèmes ordinaires dans des lieux ordinaires. Je n'en ai pas besoin et ça ne m'intéresse pas car c'est ce que je vis tous les jours. Le cinéma, c'est l'évasion, le rêve, le rire et les pleurs, pourquoi pas...
2 - C'est encore un film où on a tendance à conjuguer le verbe "coucher" à tous les temps : c'est peut-être important (sûrement même) mais tellement ordinaire de nos jours et inintéressant ; fort heureusement ici, on reste dans le concept car il n'y a pas de scènes déshabillées ou racoleuses.
3 - La serveuse (Agnès Jaoui) qui arrondit ses fins de mois en dealant : alors là, c'est too much. Pour être complet dans la grisaille, il aurait fallu parler du drame du surendettement voire même de la violence à l'école de sorte à surfer sur la bonne vague et racoler un maximum de spectateurs.
Vous avez compris, je n'ai pas vraiment adhéré au film. Et pourtant, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri peuvent, séparément, être des acteurs sensationnels et efficaces, mais en seconds rôles. Et c'est loin d'être déshonorant dans mon propos.