J'aime beaucoup ce film, pour ses jolis plans, la délicatesse de la relation entre le personnage de Virginie Efira et l'autiste asperger. En tant que fiction, c'est une douceur agréable et émouvante.
Mais si on s'intéresse à la manière dont l'autisme est représenté, on peut regretter que cela soit aussi naïf et caricatural. Bien sûr, le jeu de l'acteur est irréprochable, le problème ne vient pas de là. Et on peut aussi saluer le message sous-jacent qui valorise l'intégration des neuroatypiques. Mais quand même, l'autisme ce n'est pas si simple... Et les sur-compétences ne sont pas l'apanage de tous les autistes, certains ont une intelligence normale : il ne sont pas forcément des génies ! Le problème de ce film c'est qu'au cliché de l'autiste renfermé et retardé, il oppose le cliché de l'autiste absolument gentil et absolument intelligent. La plupart des autistes se trouvent probablement entre les deux... Et quelque part le message moral du film est vicié dès le départ : ne nous dit-il pas qu'il faut intégrer seulement ceux qui sont brillants et bienveillants, qu'un autiste devrait faire la preuve de ses qualités pour mériter sa place ?