Il aura fallu 5 ans à Gilles Lellouche pour arriver au Grand Bain. C'est un reportage sur Arte, parlant d'une équipe de natation synchronisée masculine qui aura tout déclenché. Cherchant alors des acteurs correspondant à ses personnages, tous diront oui, et enfileront sans broncher le maillot nécessaire pour plonger dans ce bassin chloré.
Il y aura , dans cette brochette d'acteurs prestigieuse, cette galerie formidable, juste besoin de l'affiche pour attester que tous sont bel et bien là, au bord de l'eau, à attendre qu'on les regarde. Tous sont merveilleux, ravis d'être là, dans des portraits riches et ancrés dans le réel, chacun empêtré dans un quotidien trop noir, une vie qu'ils n'attendaient pas. Tous auront le désir de plonger pour mieux se retrouver, ensembles.
Outre le casting, Gilles Lellouche impressionne à la mise en scène. Dès la scène d'introduction, on sent que cette comédie est grande. Populaire, elle l'est dans le sens le plus noble du terme, ne le prouvant pas que par son humour et ses acteurs bankables. Le film regarde le monde de façon belle, sensible, et souvent juste. L'émotion est réelle, palpable à chaque instant. Il y avait bien trop longtemps qu'une comédie française ne m'avait pas fait ressentir cette proximité avec cette bande que l'on a envie de quitter sous aucun prétexte.
Peignant l'humain dans ce qu'il a de plus beau, commençant par le grand pour mieux nous conter le petit, Le Grand Bain est un film générationnel, un portrait sensible empli de justesse et d'émotion, qui fait beaucoup plus penser à un film de Claude Sautet qu'à The Full Monty. Le mot est lâché, et l'histoire je ne veux pas qu'elle s'arrête, car j'irais replonger dans Le Grand Bain dès qu'il sera à l'affiche.
Histoire de nager encore un peu avec eux, on est si bien dans ce Grand Bain.