Avec Le Grand Bain, Gilles Lellouche livre un film sincère qui fait du bien, un film positif et équilibré. Le Grand Bain réunit un casting 3 étoiles qui se surpasse dans cette comédie au sujet original, qui rappelle The Full Monty. Gilles Lellouche y ajoute un humour à la française intelligent, sans vulgarité ni méchanceté, et une réalisation maîtrisée avec quelques plans originaux.
L’écriture des personnages est également grès réussie : tous un peu abîmés par la vie, sans en faire trop, sans tomber dans le misérabilisme ou le pathos, grâce notamment à un grand équilibre entre les différentes histoires. Les scènes de groupes égalise les rapports, font des relais de paroles et d’histoires habiles. Et dans le même temps, le réalisateur se focalise sur chacun de ses personnages individuellement. La narration avance ainsi sur les deux tableaux, l’individuel et le collectif. On regrette juste alors que certains rôles, peu ou pas développés, en deviennent inutiles (Basile mais encore plus Avanish, le personnage sri-lankais).
J’apprécie également les parti-pris de narration, avec un certain nombre de non-dits et d’ellipses, d’un côté pour ne pas s’appesantir sur le malheur de certains personnages (la dépression d’Amalric, le divorce de Canet, les concerts ratés d’Anglade, l’alcoolisme d’Effira) et conserver ainsi une dynamique de comédie, mais aussi pour garder une certaine pudeur.
Lellouche et ses acteurs apportent générosité et bonne humeur au film, dont les scènes comiques sont efficaces et jamais lourdes. Voir une comédie de ce genre fait du bien au spectateur et au cinéma français. On lui pardonne alors les quelques facilités et longueurs, et on sort de la salle avec un grand sourire.