Le clan des otaries

Je suis allé voir ce film au cinéma par un dimanche soir pluvieux, pour me payer une bonne tranche de rigolade. Et cet objectif a été atteint. Sachant qu'à mon sens, il ne faut guère en demander plus à ce grand bain : une bonne comédie française, voilà tout, portée des acteurs fameux et qui font chacun (fort bien, la plupart du temps) leurs numéros. Même si la filiation d'avec "The full Monty" est parfois plus qu'évidente. Et que je suis à deux doigts d'écrire que ça me semble légèrement pompé sur le susnommé. Avec une légère touche de ce genre cinématographique que je qualifierais de films de sportifs improbables (ou d'outsiders). Mais bon, la rigolade est au rendez-vous, même quand il s'agit de voir des quinquagénaires bedonnants se jeter à l'eau tels des otaries. Ce qui d'ailleurs pourrait en dire long sur ma vivacité intellectuelle des dimanches soir.

Beaucoup de pathos un peu facile également, en particulier à la fin, puisqu'on comprend assez vite que ça va bien finir. Et puis aussi quelques longueurs, du genre long plan séquence sur les sportifs à l'entrainement, à la piscine ou à la montage, avec musique rock FM des années 80. Sur le plan générationnel, la bande son est bien ajustée avec les protagonistes. Et finalement, ce qui m'a le plus gêné, quand j'ai eu recouvré mon esprit critique (le lundi matin, donc), c'est que cette histoire est porteuse d'une morale très néo-libérale à travers la mise en exergue de la reconstruction de l'individu par la compétition (ici sportive et non économique). La concurrence qui stimule et pousse chacun à donner le meilleur de soi ? Ouais, bof... Cela étant, j'admets que ce jugement est peut-être un peu à l'emporte-pièces : c'est également la solidarité qui s'instaure entre ces personnages, soudés autour d'un but commun, qui les stimule.

Reste qu'on ne s'ennuie pas pendant les deux heures que dure le film et que les numéros d'acteurs portent le film. Et que ça fonctionne, puisqu'on a envie de voir notre grosse bande de loosers remonter la pente. D'où cette note de 7, qui peut paraître élogieuse en regard de ce que j'ai écrit plus haut. On va dire que c'est plus la note du cœur que celle de l'intellect, et ça ira très bien comme ça.