Oui, choisissez. Prenez n'importe qui, un homme dans la foule, le plus
anonyme possible. Celui que vous allez accueillir n'a aucune
importance. C'est un prétexte. Ce qui compte, c'est que Milan morde à
l'hameçon. Je peux vous dire précisément ce que vous allez chercher
demain à l'aéroport, mon petit Perrache : un piège à cons.
Si les collaborations que le réalisateur Yves Robert a faites avec Jean-Loup Dabadie, car celui-ci a un style plus souple, moins étriqué, plus fluide, sont plus réussies, il faut reconnaître que Francis Veber réussit à bien émailler son scénario et ses dialogues, à l'instar de l'excellente réplique citée au-dessus, de petites merveilles.
Et de cet ensemble qui parodie volontiers les films d'espionnage, on ne sait ce qui est le plus drôle, Pierre Richard, gaffeur et lunaire, ou alors la bande d'espions gardant toujours une incroyable placidité, une froideur et un cynisme face à des situations pourtant banales ou presque que leur paranoïa rende loufoques. Pourquoi ne va-t-il pas chez le dentiste ??? Pourquoi tire-t-il la chasse d'eau ??? Ou tout simplement la confrontation fracassante de ces deux mondes bien opposés, mais en tous les cas on se marre souvent.
Et puis autour de Pierre Richard, excellent bien sûr, quelle belle galerie de seconds rôles. Bernard Blier, Jean Rochefort, Paul Le Person, Jean Carmet, Mireille Darc et sa robe mythique qui tombe très très très bas sur les reins, un peu en-dessous même ; pourquoi on n'en fait plus des comme cela ???
Et puis, vous ajoutez par dessus tout cela un thème musical brillant de Vladimir Cosma aussi inoubliable qu'irrésistible. Et au final, on se dit qu'à cette époque on savait sacrément réaliser des comédies. Un piège à cons qu'on a beaucoup de plaisir à regarder.