Jacques fédère

Le début du grand jeu annonce un film assez plat. Un jeune homme claque toute sa fortune pour une femme, doit s'exiler et rejoint la légion étrangère. Le film, voulant vite fait bien fait présenter tout le contexte, ne passionne guère. Et pourtant, cela vaut la peine de continuer, car dans sa deuxième partie, le film gagne énormément en qualité

C'est dû au côté tragédie du destin joué d'avance par "le grand jeu", c'est à dire une complète lecture de l'avenir dans les cartes. C'est dû au personnage désabusé de Françoise Rosay. C'est dû à un Charles Vanel excellent dans ce rôle de gros lourdaud concupiscent. Mais c'est surtout dû à un scénario intelligent de Charles Spaak et Jacques Feyder, bien plus malin que ce qu'on pourrait penser au cours du film.

Car le grand jeu est bien plus noir qu'il y paraît, avec son héros qui se complaît dans l'auto destruction dès le début du film, un film sur le spleen, si j'ose dire. C'est un film qui avance masqué. Ce qui se joue dans le final du grand jeu, c'est assez inattendu, et très beau, ou très moche, selon les points de vue, en tout cas c'est une magnifique conclusion.