Andrew V. McLaglen, fils de Victor, est, de fait, un membre de la famille du « Duke » au cinéma. Pour leur première collaboration, celui qui fut l’assistant dans de nombreux films avec John Wayne, propose un western qui n’en est pas tout à fait un, mais davantage, sur un ton humoristique, une galerie de portraits de personnages hauts en couleurs. En reconstituant le couple John Wayne – Maureen O’Hara, Andrew V. McLaglen s’amuse à décrire un « Duke » à la tête d’un ranch, puissant et redouté, mais en difficulté avec les femmes (la sienne et sa fille, en particulier).
Vaste plaisanterie vaudevillesque, Le grand McLintock est un film qui ne se prend pas au sérieux, enchaînant les bagarres cartoonesques, les situations lourdement comiques et les blagues potaches, autour d’un propos plutôt machiste (les scènes de fessée pour illustrer comment les hommes doivent dominer leur épouse). Grotesque par moments si on refuse d’accepter les règles du jeu, il est certain qu’on n’est pas ici dans la subtilité d’un John Ford pour nous raconter une histoire qui n’est pas sans évoquer parfois L’Homme tranquille.
On est, bien entendu, très loin ici de ce chef d’œuvre, mais il faut prendre ce film pour ce qu’il est, à savoir un pur divertissement sans prétention. On rit parfois de bon cœur, l’ensemble respire la bonne humeur, les robes de Maureen O’Hara sont superbes, et la distribution est de grande qualité. Prendre autrement ce film que pour ce qu’il veut être conduit forcément à ne s’attarder que sur ses défauts et à passer à côté de cet agréable moment de distraction.