"Le grand mouvement" commence par panoramique frémissant de chaleur de la Paz. Ce début prend des allures de films de science-fiction, par des zooms très lents sur les nouveaux quartiers, avec les nacelles qui sillonnent le ciel et des travellings rapprochés sur les bâtiments laissent supposer l’entassement et l’enfermement. Dès le début, Kiro Russo, en choisissant de distordre certaines images, introduit la singularité de son cinéma. Après le titre du film, c’est le La Paz populaire qui nous est donné à voir. Le film sera le mélange d’un cinéma du réalisme social avec ses personnages pittoresques, et de la magie, avec des plans fulgurants, que ne peut générer que l’image d’avant-garde. Les visages sont filmés de si près, que, dans la pénombre, ils semblent être des paysages. Des effets de superpositions étonnent. Les lents zooms semblent vouloir entrer dans les choses, les personnes. Le problème, c’est que les deux genres peinent à faire ensemble, il y a trop de ruptures entre la trivialité et l’onirisme. Kiro Russo reste néanmoins un cinéaste à suivre.

abel79
6
Écrit par

Créée

le 1 avr. 2022

Critique lue 141 fois

abel79

Écrit par

Critique lue 141 fois

D'autres avis sur Le Grand mouvement

Le Grand mouvement
DoisJeLeVoir
6

Immersion dans le cinéma bolivien

C’est une réalisation de Kiro Russo qui en a aussi écrit le scénario. Le grand mouvement a remporté le Prix spécial du jury Orizzonti à la Mostra de Venise 2021. La Bolivie, ce pays d’Amérique du...

le 31 mars 2022

3 j'aime

Le Grand mouvement
nrmlbp
10

Rendre visibles les invisibles

Le Grand Mouvement, du cinéaste bolivien Kiro Russo, construit un langage profondément empathique des perceptions humaines. Il participe au déploiement d’un cinéma inclusif de toutes les réalités,...

le 5 avr. 2022

2 j'aime

Le Grand mouvement
Iloonoyeil
8

Le capitalisme est dangereux!

Bonjour,Elder fait, en somme, son odyssée mentale et physique dans les rues de La Paz (Bolivie)............Une bien longue marche depuis sa ville d' origine!Voici un habile mélange de rêverie, de...

le 21 juil. 2024

Du même critique

Drive My Car
abel79
10

La voiture rouge

La montée en puissance de Ryūsuke Hamaguchi ne cesse de s'amplifier ; « Passion » était encore joliment timide, «   Senses » avait à mon goût un côté trop...

le 31 août 2021

10 j'aime

23

TÁR
abel79
5

Du goudron et des plumes

"Tàr" est la collusion ratée entre la volonté de confronter un vieux monde (une certaine notion de la musique classique) avec l’actuel, biberonné au wokisme. Cela donne, par exemple : "Je ne joue pas...

le 16 nov. 2022

8 j'aime

24

EO
abel79
10

L'oeil d'Eo

Eo est un joyau, un geste cinématographique sidérant, tant sont concentrés, dans un montage serré, des plans forts en à peine une heure vingt. Jerzy Skolimovski dit à la fin du film qu’il l’a fait...

le 29 nov. 2022

6 j'aime

18