Grande amatrice de westerns, j'avais évidemment hâte de voir ce film, et plaçais beaucoup d'attentes dessus. Certains éléments m'ont charmée, alors que d'autres m'ont déçue.
Tout premièrement, le personnage mystérieux incarné par Trintignant arrive rapidement à une limite. Au début, il est plus facile d'accepter le mystère, et la révélation de la longue cicatrice sur son cou en tant qu'explication de son mutisme arrive au bon moment. Le flashback dans lequel nous découvrons son histoire est, selon moi, inutile. La cicatrice suffit. Pas besoin de back-story, d'autant plus qu'elle ressemble à une version cheap de Il était une fois dans l'Ouest.
Il manque un peu de développement au personnage, sans entrer dans la psychologisation. Il se ramollit vraiment vers la fin, et je ne comprends pas pourquoi.
Deuxièmement, Klaus Kinski est superbe, comme à son habitude. C'est vraiment son personnage qui, pour moi, donne tout son intérêt au film. C'est un vrai serpent, qui n'hésite pas à contourner la Loi et à mentir pour arriver à ses fins. La scène du caca (comprendra qui pourra) est aussi géniale. Je m'y attendais, et je jubilais de voir à quel point c'est celui qui est le plus retors qui gagne, au final.
De très belles scènes de chevauchée dans la neige, des décors convaincants... Dommage que le film perde son rythme vers la fin. J'aime beaucoup le massacre dans le bar, mais je ne comprends toujours pas pourquoi le Muet va consciemment à sa mort à la fin. On dirait un peu une nécessité scénaristique de faire mourir tout le monde.
Néanmoins, le film a une âme bien à lui et reste à voir malgré les défauts. J'ai vu le film en Italien, ce que je recommande, pour une expérience authentique.