Le Grand Soir, c'est d'abord un film de duos. Deux duos dont on comprend pas forcément le lien au long du film. D'abord, Albert Dupontel et Benoit Poelvoorde dont on suit les mésaventures dans cette zone franche commerciale désertique. Deux gueules du cinéma, comme on dit, transformées en punk à chien attachants et pathétiques. Sorte de demi-clochards pas célestes du tout qui sentent la sueur, la 8,6 et les décibels. Puis Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, couple à l'écran comme à la radio, qui jouent les géniteurs des précédents. Fournisseurs généreux de pommes de terre et de courts moments absurdes.
Rien d'étonnant à ce que le film soit réalisé par notre duo de réalisateurs grolandais préféré. Après quatre films, on commence à cerner leurs habitudes. Pas mal d'idées géniales (Ici, caméras de sécurité et surveillants invisibles), quelques copains (Depardieu, Moreau, Miss Ming, les Wampas mais surtout Bouli Lanners) et beaucoup d'acteurs amateurs (qui es-tu caissière de La Grande Récré ?).
L'humain, la zone, la frange, la révolte, la liberté... Les thèmes restent les mêmes mais le décor change. Malgré une incursion en Charente voisine avec notamment le Crédit Agricole le plus moche de France, le film prend le pari de passer ses trois quarts dans un centre commercial de ma connaissance, décor de cinéma inattendu. Mon petit cœur a bondi devant la vision de la salle de concert du BT59.
Drôle, touchant, naturaliste, sûrement un peu vain et sans trop de cohésion. Les autres étaient mieux mais celui-ci est quand même vachement chouette.
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