Un "buddy movie" définitivement punk mettant en scène deux frères séparé par un fossé social qui au fil du film se comblera pour enfin les rassembler et les mener dans leur quête vers la liberté.
Not (incarné par Benoit Polevoorde) est présenté comme le plus vieux punk à chien d'Europe qui, au milieu de cette zone commerciale où se déroule toute l'intrigue, est la personification de l'inadapté. De l'homme libéré de la société de consommation de masse qui rend les gens blasés, méfiants et insensibles. Not, comme sa traduction le laisse entendre, est la négation de tous les autres qui l'entourent. Après une série d'emmerdes d'employé bien rangé, son frère Jean-Pierre (Albert Dupontel) vendeur de matelas raté, vivra une mort spirituelle et sera guidé dans sa résurrection par Not pour lui aussi devenir un punk et sera baptisé Dead.
No past et no futur, les voilà désormais complètement libérés de leurs chaînes.
Le film n'a rien de grandiose mais a beaucoup de coeur et surtout de corps, il est brut et impudemment anarchiste. Il a obtenu mon coup de coeur de par sa nature punk, mais sa note est entièrement due à sa réalisation. Entre deux scènes de sales gosses qui zonent, le film sait être lyrique où ça a du sens comme lors du baptême de Jean-Pierre, sait se montrer poétique quand une image ou un plan vaut mieux qu'une longue tirade comme dans la scène du matelas à mémoire de forme, et met très bien en scène le contraste entre la vision de nos protagonistes et celle qu'incarne la zone commerciale.
Il est bien écrit, bien réalisé, drôle et touchant, la quête du duo Not et Dead est une belle introduction à l'esprit punk et ce qu'il représente, le tout rythmé par des concerts imaginaires des Wampas et même un caméo de Gérard Depardieu.