La fin d’un monde
Avant d’être un film, Le Guépard est l’unique roman d’un extravagant écrivain. Giuseppe Tomasi, 11e prince de Lampedusa et 12e duc de Palma, et le dernier mâle d’une famille que des biographes...
le 16 mars 2020
76 j'aime
12
Visconti après Rocco signe ici une fresque historique adapté du roman éponyme (1958) de Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Dans l'Italie chamboulant par la révolution garibaldienne, en Sicile, la famille noble Salina tente de survivre à cette société en transformation. Ce film est tout simplement magnifique de bout en bout.
Les lieux de tournage (Palerme, Ciminna, Ariccia) et paysages siciliens sont beaux donnant à cette fresque dune dimension assez picturale (typiquement les combats entre garibaldiens et royalistes à Palerme) Nino Rota a composé des thèmes musicaux (le meilleur étant selon moi le "love theme" de Tancrède et Angelica) vraiment majestueux avec quelques mazurka et valses incluses.
Le tête d'affiches sont légendaires. Burt Lancaster se confond presque avec son personnage de prince Don Fabrice à la silhouette, sa moustache au caractère stoïcien. Le neveu Tancrède est interprété par le fougeux Alain Delon (retrouvant Visconti après Rocco et ses frères). Claudia Cardinale (Angelica Sedara) était vraiment la plus belle femme du monde (tellement belle quand elle mordille ses lèvres). Quand elle entre dans une pièce tout le monde se tait et l'admire comme les spectateurs. Ensuite on retrouve des acteurs inattendus dont Terence Hill (crédité Mario Girotti) en comte Cavriaghi puis Serge Reggiani en Don Francisco Ciccio Tumeo, un confident du prince. Enfin il y a les acteurs interprétant les personnages qui nous décrochent des sourires : Romolo Valli (le père Pirrone) Mario Girotti (Don Calogero Sedara).
C'est sur une tonalité mélancolique que s'appuie le film pour dérouler son récit. C'est cette atmosphère dramatique tentée d'une douceur amer qui m'a beaucoup touché. Les dialogues absolument parfaits vont aussi dans ce sens surtout avec les grandes tirades lancées par le personnage du prince. Je me sens très en proximité avec le prince blasé des soirées mondaines pendant le bal final comme je suis moi même blasé des soirées étudiantes toutes aussi superficielles les unes que les autres (où à la différence il n'y a plus aucune bonne manière, la vulgarité dominant aujourd'hui) où je prend sur moi pour l'exprimer le moins possible.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films sur la solitude, Filmographie de Luchino Visconti (1943-1976), Les meilleurs films avec Alain Delon, Les meilleurs films se déroulant au XIX° siècle et Les films les plus long
Créée
le 4 sept. 2024
Critique lue 2 fois
D'autres avis sur Le Guépard
Avant d’être un film, Le Guépard est l’unique roman d’un extravagant écrivain. Giuseppe Tomasi, 11e prince de Lampedusa et 12e duc de Palma, et le dernier mâle d’une famille que des biographes...
le 16 mars 2020
76 j'aime
12
Quelle claque ! À peine remis de La Dolce Vita de Fellini, voilà Visconti qui me met face à Le Guépard, oeuvre d'une immense richesse, défiant l'épreuve du temps et s'approchant de la perfection,...
le 14 sept. 2015
61 j'aime
17
J'avais envie de jacter de "Apocalypto" de Gibson et je me suis dis non, dis deux ou trois mots sur "Le Guépard" d'abord, ça parle de la même chose : du monde qui bascule. Quand on me parle de cinéma...
Par
le 27 oct. 2013
61 j'aime
13
Du même critique
Cela se regarde étonnamment très bien sans avoir vu l'original. Un peu à la manière du préquelle The Thing (2011) on va chercher à répondre à certaines interrogations laissées en suspens dans son...
le 3 mai 2024
7 j'aime
4
Philippe de Broca livre ici un bon film d'aventure.On sent comme une influence de la célèbre bande dessinée de Hergé sur de nombreux passages
le 22 sept. 2024
4 j'aime
2
C'est en édulcorant le côté violent de la bande dessiné que The Mask est porté à l'écran.Déjà Jim Carrey (fort des succès en 1994 de Ace Ventura: Détective chiens et chats, Dumb and Dumber, etc) est...
le 10 sept. 2024
4 j'aime