Le début est immersif, intriguant de mutisme et de violence. Mads Mikkelsen est ténébreux, dangereux et absolument hypnotique. Nicolas Winding Refn dont je n'avais vu que le premier volet de la trilogie Pusher et Bronson me semblait, avec ses deux films, être un réalisateur surcoté. Pourtant, avec cette vision singulière du film de Viking, le Danois nous livre un excellent film et une expérience unique à travers des paysages où les éléments semblent prendre vie.
Valhalla Rising est trip visuel et auditif sur les traces d'un homme brutal, muet, et du petit garçon qui l'accompagnera. Ce qui frappe et rend ce film si fascinant malgré sa lenteur, c'est la force avec laquelle celui qui obtint le prix de la mise en scène à Cannes avec Drive filme l'inconnu. L'absence de certitudes de ses hommes qui ne s'en remettent qu'à la foi transparaît sur les images, sur les visages fermés et inquiets de ces personnages qui sans le savoir poseront le pied sur un nouveau continent.
Valhalla Rising est peu commun et pourra en rebuter plus d'un mais il reste un film à part entière qui s'occupe bien plus de retranscrire un univers oublié et un état d'esprit plutôt que de revenir sur l'histoire d'un peuple en voulant en faire un film d'action. Enigmatique et fort dans son dénouement, le film permet à Mads Mikkelsen de véritablement briller dans le rôle de cet homme qui prendra, comme le titre l'indique, une importance particulière aux yeux des rares âmes qu'il croisera.