Nicolas Winding Refn n'a pas que des adeptes et ce n'est surement pas avec ce « Guerrier silencieux » que sa réconciliation avec le grand public va avoir lieu! Bancal, cérébral et surtout totalement inclassable, l'oeuvre est pourtant très loin d'être sans intérêt, en tout cas d'un point de vue purement réalisation car comme a pu le dire Winding Refn lui-même à Mads Mikkelsen avant le tournage : « je n'ai pas de scénario », ce qui ne semble pas vraiment avoir changé à la fin de ce dernier. Pourtant, et même si les longueurs ne manquent pas à bien des reprises, il est rare de voir des oeuvres contenant un tel pouvoir de fascination, que ce soit par ces incroyables couleurs que ses combats d'une violence inouïe et que l'on a rarement l'occasion de voir à l'écran. Le film est ainsi du début à la fin de la sorte : brillant visuellement et formellement, mais finissant tout de même par lasser quelque peu à force de ne rien raconter (c'est au spectateur lui-même de deviner ou de comprendre ce qui se passe devant ses yeux, ce qui n'est que rarement bon signe...) Bref, soit on adore soit on déteste (ou comme moi on est partagé entre deux sentiments bien contraires), mais en tout cas impossible de rester indifférent devant ce nouvel OFNI venu du Nord, certes très en-dessous du monument « Bronson » débarqué l'année dernière, mais restant une expérience à part. Puissant.