Ce film a été réalisé en 2009 par un danois Nicolas Winding Refn avec dans le rôle principal Mads Mikkelsen. Autant dire pour moi, des inconnus ou presque.(Depuis, j'ai vu "Drive" du même Refn)
J'en suis à la 4ème ou 5ème vision de ce film et je retire à chaque fois quelque chose de nouveau. C'est sans conteste un film complexe mais aussi majeur.
Complexe car je pense que le réalisateur s'est "amusé" à lancer tout un tas de pistes ou d'idées : à charge au spectateur d'y trouver son sien. Majeur par les questions que le spectateur est amené à se poser tout au long du film pour se repérer, par la tonalité générale "assez nouvelle" du film, par la musique en adéquation avec le personnage et l'action.
On peut regarder ce film sous plusieurs angles :
- le voyage d'un être transitant d'un état d'esclave ou d'animal à celui de guerrier puis de "dieu" avant de retourner à une condition humaine et mourir
- la lutte victorieuse de la chrétienté au moyen -âge contre les religions païennes nordiques repoussées puis confinées dans des régions inhospitalières puis, à la fin, la défaite des mêmes contre les indiens ; d'une façon plus générale, les guerres de religion
- le comportement du guerrier borgne et muet et de sa relation à l'enfant qui parle pour lui (tel le prophète et son dieu ou encore le prêtre et son dieu)
- les influences cinématographiques très diverses : Aguirre, 2001, Spartacus voire Excalibur mais aussi Conan (en négatif) ; on pourrait en trouver tellement d'autres : une synthèse de diverses œuvres cinématographiques ?
- D'un point de vue purement théologique on peut même se demander qui est, en définitive, le guerrier silencieux, d'où vient-il ? un esclave, un animal, Dieu ou encore Satan ?
C'est en cela que je trouve que le titre originel "Valhalla Rising" a bien plus de signification que le terne titre français.
Ce que je conseille au spectateur est d'accepter de se plonger dans cette histoire plutôt surréaliste et je lui "garantis" que sa perception en sera modifiée et qu'il va découvrir un chemin initiatique dont il reviendra au moins troublé...
A part ça, la bande son, déstructurée, répétitive, obsédante (elle poursuit le spectateur pendant plusieurs jours...) est remarquablement adaptée au film (comme dans un tout autre registre, la guitare de Ry Cooder dans Paris-Texas).
L'image est une subtile variation de gris et de verts (sales à clairs) qui évolue tout au long du film.
Vous m'avez compris ! Ce film m'a envoûté et fasciné et me fascine encore : en sera-t-il de même pour vous ?