An Expected but Pleasant Journey
Quatre mois ! C'est le temps que j'ai mis pour voir ce nouveau Peter Jackson à cause des critiques. Ce n'est pas vraiment que je le regrette, si ce n'est pour les conditions de visionnage car c'est vraiment le genre de film à voir au cinéma. Mais c'est rigolo de voir à quel point les critiques peuvent influencer le choix des films à voir. Mais en même temps, on les lit aussi pour ça.
The Hobbit : An Unexpected Journey est la première partie sur trois de l'adaptation sur grand écran de Bilbo le Hobbit, aventure dans le monde la Terre du Milieu se déroulant 60 ans avant le début de celles de Frodon et de son Anneau. Ce premier film narre l'histoire de 500 pages dans le livre du début jusqu'à la sortie du territoire du Roi des Gobelins. Je précise d'emblée que j'ai lu le livre mais que c'était il y a au moins 15 ans et que je ne m'en souviens que très peu, quelques bribes mais je me souviens parfaitement l'avoir dévoré par contre (au point de ne pas avoir dormi de la nuit ou presque).
Effectivement, comme beaucoup, ma grande question était de savoir comment ils allaient pouvoir faire 3 films d'au moins 150 minutes avec un matériau de base bien moins fourni que pour la trilogie de livres du Seigneur des Anneaux. Et bien, c'est mission accomplie pour ma part ! Je ne me suis pas ennuyé une minute, le rythme est bon dans l'ensemble, l'action a des moments trépidants, je n'ai pas ressenti de longueurs comme je le craignais. Certes, quand on y pense, le film est lent mais bien fait. C'est comme s'il se passait toujours quelque chose mais sans que ça ne fasse vraiment avancer l'histoire à chaque fois.
Mais évidemment, tout est loin d'être rose.
En effet, le premier reproche qui me vient en tête est plutôt une remarque : n'auraient-ils pas mieux fait de commencer par adapter le Hobbit ? Je trouve que l'histoire est bien moins ambitieuse et épique que LOTR. A tel point que jusqu'à la moitié du film, là où on apprend que les enjeux sont plus conséquents que les simples préoccupations des Nains, c'est même un film comique : les jeux de mots, les situations drôlesques, la réalisation légère,... sont présents, beaucoup plus que dans la 2ème moitié du film. J'ai par contre trouvé que c'était parfois déplacé et incohérent avec l'ambiance du film : j'ai largement préféré les petites touches d'humour parsemées de LOTR dans lequel la remarque du lancer de Nain fait toujours mouche pour relâcher un peu la tension à un bon moment.
Pour moi, le deuxième gros reproche (et pas le second...) est que les acteurs choisis ne sont pas charismatiques pour un sou. A part Martin Freeman qui a une bonne bouille (et que j'aime déjà bien dans le Sherlock Holmes récent) et Ian McKellen qui campe toujours un aussi bon et énigmatique Gandalf, les personnages principaux, les Nains donc, sont caricaturaux, soit surjoués soit pas dans le ton, au maquillage parfois laissant à désirer et le résultat est que parfois, ça me faisait "sortir" de l'histoire. En plus, il y en a un qui ressemble à Merry !
Et ce n'est d'ailleurs pas la seule chose qui se ressemble entre les deux sagas. Je trouve, mais cette fois, c'est aussi de la faute des livres originels, que les similitudes sont trop grandes. C'est donc la deuxième fois qu'on suit un Hobbit et Gandalf avec leurs compagnons, vers un objectif se trouvant à l'Est, pour contrecarrer les plans d'un Grand Méchant, à travers de magnifiques paysages tout en se cachant ou affrontant des ennemis.
Mais la diversité de la Compagnie de l'Anneau laisse ici place à une uniformité de personnages et même si les combats sont plus originaux et créatifs dans ce Hobbit, le film n'aide pas à masquer plus que ça ces points communs. Et la fin est ici bien moins dramatique qu'à la fin du 1er LOTR avec une coupure sur un moment heureux, ça d'accord, mais une toute dernière image qui arrive avec ses gros sabots pour essayer de dramatiser et de créer un cliffhanger avec des éléments qu'on connaît déjà depuis le début du film !
En bref, même si je n'ai pas été aussi déçu que certains, j'attends de voir la suite en espérant que ça s'améliore car pour le moment, Le Seigneur des Anneaux est largement supérieur sur presque tous les points. Néanmoins, on ne peut lui retirer ses qualités visuelles et techniques. Pour les suivants, j'irai donc les voir en salle, cette fois !