Retour en Terre du Milieu
Déjà, ce qui frappe dés le début, c’est la grande qualité des graphiques. Amplifiés par une 3D réussie qui offre pas mal de profondeurs, ils sont époustouflants. Il n’en fallait pas moins pour dévoiler les paysages de Nouvelle-Zélande et le monde fantasy de Tolkien. Etonnant que l’on parvienne toujours à être émerveillé à ce niveau-là.
Autre élément : l’apparition de l’humour, quasiment absent du Seigneur des anneaux. Que soit les nains, les manières de Bilbo, les grimaces de Gollum, la stupidité des trolls, de nombreux éléments sont prétextes à rire. Sans infantiliser l’ensemble (ou si peu) ni diminuer son intensité dramatique (je sais que Radagast avec ses lapins en a énervé quelques uns, pourtant ça reste très mineur dans le film). En effet « the hobbit » reste malgré tout très proche du Seigneur des Anneaux (sda).
The hobbit a donc plusieurs points de comparaison avec sda, tout en s’en démarquant. Si le film récupère quelques musiques, ce sont essentiellement des compositions originales, quoique du même genre. Plusieurs références à la trilogie et surtout à la communauté de l’anneau, comme « fuyez pauvres fous » lancée par Gandalf, le passage chez les elfes ou l’affrontement final avec les orcs.
Les nains forment une joyeuse assemblée. Pas très malins mais guerriers courageux, assez rustres, joviales, mais portant en eux la souffrance due à la perte de leur royaume. Le contraire d’un Bilbo timoré, uniquement préoccupé par son petit confort et à sa routine rassurante, mais cachant malgré tout une intelligence et un courage insoupçonnés. L’arrivée des nains dans sa maison est d’ailleurs un moment assez drôle. Les doutes de Bilbo et ceux des autres nains sur son rôle constituent une part importante du film. Un nain se détache particulièrement des autres : Thorin, le chef, descendant du roi des nains. Fier, animé d’une volonté de fer, il fait une affaire personnelle de récupérer l’héritage de sa famille et de se venger du dragon. Ensemble ils vont partir dans les terres hostiles, affronter divers créatures, trolls, orcs et autres gobelins, aidés par la magie de Gandalf. Les décors soignés offrent au passage des scènes très épiques, comme l’assaut de Thorin parmi une forêt en flammes.
Des péripéties riches en action bien plaisantes, bien que pas toujours cohérentes. C’est qu’ils sont fort résistants ces nains !
Parmi les 13 seuls quelques nains sortent du lot, mais les autres seront probablement d’avantage développés dans les suites. C’était d’ailleurs l’une des raisons qui avait poussé le réalisateur à faire une trilogie.
La décision de Peter Jackson de produire une trilogie pour adapter un seul livre n’a d’ailleurs pas été sans un certain scepticisme, et beaucoup y ont vu une manœuvre commerciale. Cette critique est toujours lancée à tort et à travers, bien que légitime dans ce cas. Mais pour moi, quelqu’un capable de s’être investit autant dans sda ne pouvait se rendre coupable de cette accusation, et « the hobbit » le prouve. Ce premier film tient en haleine pendant 3h et constitue un parfait préquel en cohérence de la trilogie. Alors certes, ceux qui ont lu le livre, ce qui n’est pas mon cas, pourront légitimement s’agacer des éléments ajoutés pour étirer l’histoire, des références additionnelles à la trilogie, un caractère moins léger que le livre. Alors oui il est long, peut-être n’était-il pas nécessaire de faire un film de 3h, mais c’était aussi un reproche de la trilogie. Quant à certains reproches que l’on peut faire au film, plus enfantin et moins grandiose, ils sont du au livre.
De l’humour qui se mélange efficacement au côté sombre, beaucoup de créatures, de l’action, des graphismes sublimes, j’ai beaucoup accroché malgré la longueur. Ce fut un réel plaisir de retourner en Terre du Milieu. Il faut dire qu’aucun film n’a su égaler le Seigneur des Anneaux dans le genre fantasy, sda reste toujours 10 ans après la référence.
Et merci au pathé d’avoir porté le réalisme au point de nous donner un petit aperçu de la chaleur infernale du feu du dragon en ayant bien monté le chauffage !