Neuf ans après le succès phénoménal de sa trilogie du Seigneur des Anneaux adaptée des romans de J. R. R. Tolkien, Peter Jackson donne vie à Bilbo le Hobbit, du même auteur, dont l'histoire se déroule 60 ans avant la guerre de l'anneau. Le réalisateur décide d'en faire à nouveau une trilogie. Le roman, pourtant assez court, sera étiré en plus de huit heures de films. Ce premier opus met donc un certain temps à démarrer et se traîne sur certaines scènes, puisqu'il n'y a pas tellement de matière. On s'attarde également sur des personnages à peine, voire pas du tout évoqués dans le livre. Bref, il ne s'agit en fait que d'un long prologue, tout de même parsemé de scènes d'actions spectaculaires.


Car en effet, cela reste très divertissant. C'est un excellent film d'aventure qui ressemble beaucoup à La Communauté de l'Anneau même si le ton est beaucoup plus léger (et donc moins épique). On retrouve les mêmes procédés de narration, les paysages magnifiques de la Terre du Milieu, des décors que l'on connait bien (la Comté, Fondcombe...) et des personnages emblématiques comme le magicien Gandalf (Ian McKellen), les elfes Elrond (Hugo Weaving) et Galadriel (Cate Blanchett) ou encore Gollum (Andy Serkis).
Bilbon, le personnage principal, est cette fois-ci interprété par le très convaincant Martin Freeman, alias Watson dans la série Sherlock. On peut également citer la performance remarquable de Richard Armitage qui joue le charismatique Thorin Ecu-de-chêne.


Pour la musique, c'est toujours le grand Howard Shore qui s'y colle. Il signe encore une fois une brillante composition. On retrouve des thèmes bien connus comme ceux de la Comté ou de l'anneau, et des nouveaux thèmes très marquants comme celui des Misty Mountains. Il y a aussi deux chansons interprétées par les acteurs jouant les nains : Blunt the knives, dont l’intérêt est plus que discutable, et Misty Mountains, beaucoup plus sombre, qui à la fin du film sera reprise par Neil Finn (chanteur néo-zélandais) dans une version plus rythmée.


Visuellement, c’est très impressionnant. Peter Jackson est avant tout un excellent filmeur, sa mise en scène virtuose, à la fois démesurée et fluide, est sublimée par le HFR, ces fameuses 48 images par seconde qui rendent les mouvements beaucoup plus soyeux (ce n'est que mon avis personnel, vous pourriez très bien détester l’effet d'accélération que cela provoque). En plus de cette technologie, le film a été tourné en 3D avec des caméras numériques 5K, ce qui donne une haute qualité d'image.
Cependant, l'image est tellement précise qu'elle révèle les trucages, pas tous réussis, du film. Car oui, les effets spéciaux posent problème : Ce qui était intéressant dans La Communauté de l'Anneau par exemple, c'était cette hybridation entre le fantastique et le réel. La plupart des scènes étaient tournées en décors naturels et en pellicule, tout paraissait très authentique, alors que dans le Hobbit, bien qu'il y ait tout même quelques scènes tournées en extérieur, les étalonnages exagérés et l'abus d'images numériques parfois assez laides, voire kitsch, rendent le film beaucoup plus artificiel.


Même si ce Hobbit est loin d'être parfait (la comparaison avec Le Seigneur des Anneaux est inévitable), il reste très divertissant, généreusement épique et se situe bien au-dessus de tous les blockbusters qu'on peut voir actuellement.


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Amaury-F
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le 6 avr. 2015

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