Garden of Evil est un western psychologique avec peu d’action à l’exception de la bataille avec les indiens qui arrive à la fin du film. L’intrigue est centrée essentiellement sur les personnages, leurs personnalités et les interactions entre eux.
Quatre hommes acceptent de suivre une femme pour l’aider à libérer son mari bloqué dans une mine d’or éboulée, moyennant une forte rétribution. Cela implique de se rendre sur un territoire où règnent les apaches. Durant la chevauchée, les uns et les autres révèlent leur personnalité très différente les unes des autres et se laissent découvrir à nous bien différents de ce que l’on pouvait penser à première vue.
Celui qui se démarque est Hooker (Gary Cooper), un homme taciturne, possédant une autorité naturelle et prenant le contrôle de l’expédition. Cet homme, dont on apprend seulement qu’il a été autrefois shérif, aurait pu être psychologue de nos jours. S’il parle peu, il observe beaucoup et comprend tout ce qui se passe autour de lui : que ce soit son entourage proche : les personnes avec qui il chevauche ou l’environnement plus éloigné : les indiens et leurs intentions ! Il décrypte les motivations, le comportement et les actions des personnes. Il fait l’effet d’être omniscient. Il veille aussi sur les uns et les autres, l’air de rien. Tandis qu’autour de lui les uns s’agitent, les autres parlent beaucoup et que la femme est constamment sur la défensive. Il est le seul à dégager une force tranquille. Et pourtant même le plus psychologue des hommes peut se tromper. C’est ce qu’il apprendra au terme de ce périple tendu et ce que lui reprochera avec bienveillance l’un de ses compagnons : « One thing I had against you … you knew so much. You always knew everything ».
Garden of Evil c’est aussi la jungle puis le désert aride du Mexique qui est magnifié avec ses paysages de roche, ses cactus, ses montagnes, ses chemins étroits à bord de falaises et la caméra de Hathaway qui sait choisir les meilleurs angles de vue que ce soit dans les plans larges ou dans de magnifiques plans en contre plongée.
C’est sur un superbe coucher de soleil que s’achève cette rude histoire qui choisit de montrer le meilleur de ce que peut un homme : donner sa vie pour que d’autres vivent.