Après un court passage par les Indes de l'empire anglais, le temps pour la jeune héroïne de devenir orpheline, Agnieszka Holland installe le récit dans une riche propriété typiquement anglaise, verdoyante, humide et brumeuse. Plus qu'un conte pour enfants, le film est surtout une parabole sur les vertus de l'enfance, son imagination, sa poésie, sa vitalité.
Prenant possession d'un jardin secret, un coin de verdure sauvage interdit, la petite Mary et son cousin malingre font revivre la parcelle abandonnée et redonne vie à la propriété entière, si assombrie par la mélancolie. La capacité au bonheur des deux enfants, leur ardeur juvénile communicative sont symbolisées par l'arrivée du printemps et la renaissance de la nature.
Ainsi, cette charmante métaphore saisonnière s'insère dans une éblouissante floraison, sous le soleil et parmi les animaux.
Cette représentation d'une façon de paradis radieux, hymne aux pouvoirs de l'enfance, prend alors toute sa dimension spirituelle et formelle, après un début un peu terne conforme à l'esprit du sujet et qui n'en dévoile pas encore la profondeur. Et parce qu'on y trouve un sens philosophique, le film s'adresse aussi à un public adulte.