Henri VIII n'était pas à proprement parler un mec sympa. "A nice guy", comme on dirait de moi, par exemple😉. Il avait déjà répudié plusieurs épouses, en avait fait décapiter deux et une était morte en couches. Autant dire que sa 6e conquête, Catherine Parr ( Alicia Vikander, parfaite) savait que son avenir n'était pas forcément parsemé de pétales de roses, en entrant au palais où elle allait subir, entre autres les assauts brutaux dudit souverain qui veut à tout prix une descendance masculine et qui n'y mettra pas tout le raffinement requis...
Mais il se trouve qu'elle est une très forte personnalité, qu'elle montrera plus tard ses capacités à gouverner seule le pays pendant que son mari guerroie en France et qu'en plus, la dame, instruite et éclairée, est proche des idées réformistes sur la religion, venues de Suisse ou d'Allemagne. Une rebelle donc, ou plutôt une hérétique aux yeux de l'évêque de Westminster qui tentera tout pour la faire un peu raccourcir, elle aussi.
Dans ce Jeu de la reine, du cinéaste brésilien Karim Aïnouz, nous suivons donc la destinée de cette forte femme, entre guerres au loin, jalousies de cour, bataille d' idées autour de la religion, fausses couches sanglantes et banquets quasi orgiaques. ( ce n'est pas Queen Elizabeth qui aurait fait une chose pareille, I suppose👌)
C'est d'ailleurs au cours d'un de ces repas que la Catherine saura tenir tête très finement à son gars Henry qui venait de l'humilier en public avec une jeunette. Ah, mais, un sacré caractère, je vous dis !
Voilà, ça se passait comme ça dans la royauté tyrannique de l'Angleterre du 16e siècle, bien avant les Beatles, le tea time et l'équipe de Manchester United.
Le magnifique Jude Law est un Henri VIII méconnaissable. Le travail de maquillage a dû être long chaque jour de tournage car il ressemble presque à Michel Simon dans Boudu sauvé des eaux, c est dire!
il campe un roi paranoïaque, brutal, jouisseur vieillissant, repoussant de graisse ( 140 kg!), et d'odeur pestilentielle dûe à une jambe pourrie de gangrène, et dont le cerveau vérolé lui aussi fait redouter des décisions inattendues, surtout pour ladite Catherine qui marche décidément sur des braises tout au long de la fin de vie du souverain. Elle aura l'intelligence des situations, heureusement, en gardant fermement ses convictions religieuses et sa forte personnalité.
Bravo Madame!
Un film violent psychologiquement, haletant pendant 2 heures, qui nous plonge dans une époque de fer, de feu, de sang mais qui aura vu germer aussi de fortes et belles personnalités comme cette Catherine Parr que je ne connaissais pas... pour ma part🤓
Voilà, je vous souhaite une bonne soirée, après ce jeu de mots époustouflant que je cherchais à placer depuis le début🥂.