Dans le Hollywood des années 1930 arrive un jeune directeur artistique tout droit venu de Yale, et qui compte bien faire carrière dans le cinéma. Il va rencontrer une jeune femme qui s'accroche à son rêve de devenir actrice, mais eux, comme bien d'autres personnes, vont se fracasser de façon violente à la réalité.
Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi Le jour du fléau a été un bide à sa sortie, tant il montre une image aussi bien sombre, aussi dure, aussi méchante, du rêve Hollywoodien en disant au final que non, il ne suffit pas d'avoir du talent et des envies pour réussir. Le film aurait aussi bien pu être réalisé par Robert Altman tant les personnages y sont nombreux, les intrigues s'entremêlent, au point que certaines histoires auraient pu être développées à l'instar de cet enfant acteur que la mère pousse à faire des films et qui va connaitre un destin tragique.
Il souffre peut-être aussi du manque d'acteurs de renom, car on ne peut pas dire que le personnage principal, le directeur artistique joué par William Atherton soit passionnant, mais il est montré comme une page blanche qui va vite prendre le pli. D'ailleurs, le personnage joué par Donald Sutherland, un comptable s'appelle Homer Simpson, sans rapport.
John Schlesigner a eu des moyens considérables pour montrer l'envers de l'usine à rêve qu'était Hollywoodland à ce moment-là, mais sans grand génie formel, et des personnages avec qui on a du mal à accrocher. Sauf un seul, l'ancien acteur joué par Burgess Meredith, qui vit de reventes d'alcool, et qui montre une face pathétique de la personne oubliée de tous, sauf de de sa fille (l'aspirante actrice jouée par Karen Black) dans une très belle scène où il va rendre son dernier soupir. D'ailleurs, on retombe tout de suite dans la méchanceté lors de la scène de l'office religieux où les quelques amis de Meredith vont tous soudainement quitter l'église car on apprend que Clark Gable se trouve juste à côté ; beau respect.
Malgré le manque d'affect aux personnages, j'ai quand même réussi à m'accrocher au film, qui parle en filigrane de la menace nazie qui arrive, mais c'est également intéressant de fixer l'histoire à la fin des années 1930, juste avant 1939 qui représente pour beaucoup d'historiens du cinéma la plus belle année de son histoire. Après, les ténèbres, la lumière ?