Les jeux de l'amour et du hasard
Revoir ce film sur grand écran a été une vraie redécouverte.
Déjà, Simone... Ah Simone !
Bon, avec ma chance légendaire (XD), la copie a cassé en plein milieu de LA scène d'anthologie, LA scène de suspens, d'angoisse et de tension optimale autrement dit pour ceux qui ont vu le film la scène du train. Si je n'avais pas déjà vu le film, j'avoue que j'aurais râlé un tant soit peu ;-)
=> 5 minutes d'interruption ! :o
Parfaite en femme effacée, soumise au joug de l'autorité (son mari, sa belle sœur, l'occupant allemand...) qui se révèle au fur et à mesure, Simone endosse parfaitement ce rôle complexe, évolutif de femme multiple qui essaie d'être au dessus des événements tragiques de l'époque, de ne pas s'impliquer et de se sentir concernée mais qui va y être confrontée de plein fouet et obligée de s'y plonger malgré elle. Elle va comprendre qu'on n'échappe pas au cours de l'histoire.
Face à elle Stuart Whitman est loin de démériter en cow boy militaire qui a été enrôlé malgré lui.
Il a goûté de l'aviation mais reste attaché à son mode de vie. Un peu paumé, il se rattache à cette femme qui lui ouvre les portes d'un monde inconnu et lui sert de guide.
Ici on assiste à la rencontre de deux mondes : La France bourgeoise et l'Amérique profonde.
Thérèse, bourgeoise parisienne rencontre Allan un fermier du Wyoming. Elle rentre sur Paris en compagnie de son ami Antoine. Il est dans le camion d'Antoine, résistant actif qui fait passer des soldats étrangers en lieu sûr.
Après "La bataille du rail" et avant "Paris brûle t-il ?", René Clément se penche une nouvelle fois avec bonheur sur la période de l'occupation ! A force de détails justes, il fait renaitre l'atmosphère qui régnait alors en France !
La reconstitution, les seconds rôles sont parfaits !
De la belle sœur collabo, aux flics opportunistes, en passant par les maquisards, la distribution est réussie. Marcel Bozuffi en Lerat (ça ne s'invente pas !) et Pierre Dux en Mardoz sont parfaits de même que Geneviève Page en salope patentée qui ne vit que pour sauver ses intérêts financiers.
En plus de cette fantastique reconstitution de l'époque, le film bénéficie de deux scènes d'anthologie celle présentée en début de texte (la scène du train) et celle de l'interrogatoire à Toulouse.