5000 figurants ! Là, devant ! Ils arrivent vers moi !

Pendant plus de trois décennies, « The Longest Day » a pu se targuer d’être LE film de référence sur le Débarquement de Normandie. Jusqu’à ce qu’il ne se fasse à moitié détrôné en 1998 par « Saving Private Ryan ». Dont la séquence d’introduction électrochoc sur Omaha Beach a relativement ringardisé les scènes de combat sur plage de « The Longest Day ». Mais si n’est plus LA référence, le film de 1962 n’en demeure pas moins UNE référence sur cette opération militaire majeure et symbolique.

Il s’agit en fait de l’adaptation du livre documentaire de Cornelius Ryan, où l’auteur avait décrit le D-Day vu de dizaines de personnages de tous bords, à partir de milliers de témoignages. La structure est reprise pour le film, qui nous fait suivre les 24 heures du débarquement vus d’officiers alliés et allemands, de parachutistes, de résistants, de civils, et de soldats alliés sur les plages. Ont été omis les soldats allemands, anonymes dans le film, sans doute pour ne pas trop les humaniser et pouvoir vendre le film aux USA.

« The Longest Day » se veut ainsi exhaustif, présentant de manière documentée les principales opérations du Débarquement. La prise de Peagasus Bridge, le massacre de Sainte-Mère Eglise, la Pointe du Hoc, Omaha Beach, l’assaut de Ouistreham par les commandos français, ou la réponse des Allemands perplexes. Le tout avec une attention au détail, de nombreux personnages historiques joués par des acteurs ayant servi de conseillers techniques sur le film !

Mais surtout avec des moyens énormes. « The Longest Day » restera longtemps le film en noir et blanc le plus cher, on l’on comprend aisément pourquoi. Des masses de véhicules et de figurants, donnant un aspect épique à certaines séquences de bataille (dont ce fameux plan aérien voyant les soldats débarquer). Et bien sûr une distribution prestigieuse, que ce soit côté français, allemand, britannique ou américain. Chacun parle dans sa langue, ce qui a nécessité une poignée de réalisateurs pour le tournage. De même sur le scénario, où Romain Gary et Erich Maria Remarque furent contributeur.

Tout ceci sans verser dans la fresque pompeuse et froide, grâce à un scénario fin et des acteurs bien dirigés. Qui permettent de donner beaucoup de cœur et d’humanité à cette opération militaire d’une complexité ahurissante.