TF1 continue dans sa verve « sujets sensibles adaptés d'une histoire vraie », retraçant cette fois le calvaire de Jonathan Destin, victime de harcèlement scolaire et ayant tenté de s'immoler par le feu juste devant son lycée. Dans ces conditions, difficile d'être totalement insensible aux événements, d'autant qu'on sait gré à Christophe Lamotte de ne pas en faire trop dans les grands discours et les leçons de morale, ce que nous voyons et le comportement pour le moins ambigu de certains adolescents suffisant aisément pour se faire une idée précise.
Le récit n'est pas mal construit, prenant bien en compte les points de vue de chacun, sans sombrer dans la caricature ou le manichéisme. Dommage que quelques vraies maladresses, notamment formelles, viennent pénaliser ce propos plus que louable : le jeune homme dans le coma présentant son regard omniscient sur le ressenti de chacun, la musique omniprésente souvent sans raison d'être, une violence presque pas assez montrée (paradoxal, je sais), même si les quelques passages évoqués en disent déjà beaucoup... On sent qu'il faut rester un minimum consensuel, épargner un peu tout le monde (et oui, car un jeune qui pose des problèmes, c'est un jeune qui a des problèmes), sans pour autant trop édulcorer la violence et le mal fait à Jonathan et ses proches.
Côté casting, si on est souvent un peu limite chez les ados, les adultes sont assez convaincants, à l'image des prestations solides de Michaël Youn et Camille Chamoux. Pas de grande surprise à attendre, surtout lorsqu'on connaît le dénouement, mais un téléfilm sincère, parfois lourdaud, se regardant avec un certain intérêt (notamment narratif, c'est à saluer) : pour une production TF1 en première partie de soirée, c'est déjà pas mal.